Que prévoit l’accord entre la Tunisie et l’Union européenne sur les migrants – Annalisa Camilli

Que prévoit l’accord entre la Tunisie et l’Union européenne sur les migrants – Annalisa Camilli

2023-07-17 15:03:41

17 juillet 2023 14:03

Après des semaines de négociations, le 16 juillet, l’Union européenne a conclu un accord avec Tunis qui prévoit un soutien économique de Bruxelles en échange de la mise en œuvre de réformes économiques et de contrôles aux frontières. Le texte du protocole d’accord conclu à Tunis par le président Kais Saied avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le Premier ministre italien Giorgia Meloni et le Premier ministre néerlandais sortant Mark Rutte ne précise pas l’engagement économique de Bruxelles ni la demandes spécifiques qui ont été présentées par la Tunisie. Le texte est très général et parle de “coopération économique et commerciale”, d'”une approche holistique de la migration” et de “remédier aux causes profondes de l’immigration irrégulière”.

L’Union européenne s’engage à apporter un soutien financier à Tunis pour améliorer son système de recherche et de sauvetage en mer, la patrouille des eaux territoriales et le contrôle des frontières. La Tunisie pour sa part se dit disposée à faciliter le rapatriement des citoyens tunisiens arrivés irrégulièrement en Europe. Il réitère cependant catégoriquement qu’il ne veut pas être un pays dans lequel « résident des irréguliers », réaffirmant sa position de ne vouloir contrôler « que ses frontières », une formule qui clarifie l’un des points qui étaient au centre des négociations. : Tunis en effet, elle n’est pas disposée à ouvrir des camps de réfugiés ou des centres vers lesquels les migrants non tunisiens peuvent également être renvoyés, comme l’avait proposé l’Europe lors des négociations. À la fin de la réunion, il n’y avait que des déclarations officielles et aucun accès à la presse.

Fonds liés aux réformes

Lors de la précédente rencontre avec Saied, qui a eu lieu le 11 juin, Von der Leyen avait annoncé qu’elle était prête à verser immédiatement 150 millions d’euros dans les caisses de Tunis et souhaitait plutôt lier une intervention macroéconomique de 900 millions d’euros au prêt déjà négocié avec le Fonds monétaire international (FMI). Si la Tunisie accepte les réformes demandées par le FMI pour libérer deux milliards de dollars, alors Bruxelles devrait payer le reste des fonds : cent millions d’euros seront destinés au contrôle des frontières.

Selon des sources européennes, l’Union européenne va donner à Tunis “17 bateaux rééquipés et huit neufs”. De la mise à niveau de la flotte des garde-côtes tunisiens, l’Union européenne s’attend à une multiplication des opérations d’interception des migrants en mer. Cependant, l’accord ne prévoit pas de zone de recherche et de sauvetage (SAR) sous la juridiction de Tunis.

À l’issue de la réunion, Von der Leyen a évoqué les cinq piliers de l’accord : créer des opportunités d’emploi pour les jeunes, construire une économie solide, attirer des investissements dans des secteurs tels que l’agriculture durable, la gestion de l’eau, l’innovation numérique, la collaboration sur la transition écologique et enfin “une coopération plus efficace en matière d’immigration”.

Le Mémorandum s’engage à respecter les droits de l’homme et les lois internationales. Mais lors du sommet, personne n’a évoqué les allégations contre le gouvernement tunisien d’avoir [arrestato e deportato da Sfax](La Tunisie n’est pas un pays sûr pour les migrants) plus d’un millier de migrants subsahariens la semaine dernière, les transférant de force et les abandonnant dans le désert à la frontière avec la Libye et l’Algérie.

Lors de ses dernières déclarations, le président Saied a affirmé que les humanitaires et les ONG avaient diffusé de “fausses nouvelles” sur la Tunisie, au lieu de s’occuper de la lutte contre la traite des êtres humains.

Les Libyens aident les migrants

Le 17 juillet, le garde-frontière libyen a secouru un groupe de quatre-vingts migrants qui se trouvaient dans le désert, dans une zone frontalière à 150 kilomètres de Tripoli. Selon les autorités libyennes, les migrants avaient été abandonnés par les Tunisiens les jours précédents sans eau, nourriture ni abri malgré des températures prohibitives de plus de quarante degrés.

Le groupe se trouvait dans une zone inhabitée près d’Al Assah, une ville proche de la frontière avec la Libye. “Le nombre de migrants continue d’augmenter chaque jour”, a déclaré Mohamad Abou Snenah de l’unité de patrouille des frontières, rapportant qu’il avait secouru “50 à 70 migrants”.

Interrogé par l’agence de presse française Afp, Abou Kouni, un migrant ivoirien arrivé en Tunisie il y a sept ans, a déclaré avoir été arrêté dans la rue la semaine dernière et embarqué dans un camion avec sa femme. Il a déclaré avoir été “touché” à la poitrine et au dos et avoir reçu des menaces de mort de la part d’agents. La police tunisienne, selon Abou Kouni, « a dit qu’elle allait nous expulser vers la Libye ».

Le Croissant-Rouge tunisien a déclaré avoir hébergé plus de 600 migrants qui ont été emmenés après le 3 juillet dans la zone militarisée de Ras Jedir au nord d’Al Assah sur la côte méditerranéenne. Enfin, dans l’ouest de la Tunisie, près de la frontière avec l’Algérie, environ 165 migrants abandonnés près de la frontière avec l’Algérie ont été secourus dans les mêmes jours.

Cet article est extrait de un bulletin hebdomadaire d’Internazionale présentant les dernières nouvelles sur la migration. Internazionale a également une newsletter qui raconte ce qui se passe en Afrique. Vous vous inscrivez qui.

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