La non-participation de Vladimir Poutine au sommet des BRICS en Afrique du Sud

La non-participation de Vladimir Poutine au sommet des BRICS en Afrique du Sud
Le président russe, Vladimir Poutine (à gauche), et le président sud-africain, Cyril Ramaphosa (à droite), avant une réunion avec une délégation de dirigeants africains au palais Constantin, à Strelna, près de Saint-Pétersbourg, le 17 juin 2023.

Après de longs mois de spéculations, l’Afrique du Sud et la Russie ont enfin mis fin au psychodrame qui troublait Pretoria à l’approche du sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), prévu du 22 au 24 août à Johannesburg. « D’un commun accord, le président Vladimir Poutine n’assistera pas au sommet », a annoncé la présidence sud-africaine dans un communiqué mercredi 19 juillet. Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a quant à lui précisé que M. Poutine y participerait virtuellement, ce qui, selon lui, équivaudrait à une participation complète. À Johannesburg, la Russie sera représentée par son ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Cette affaire embarrassait l’Afrique du Sud depuis l’émission d’un mandat d’arrêt par la Cour pénale internationale (CPI) contre Vladimir Poutine en mars dernier, soupçonné de crimes de guerre pour l’enlèvement d’enfants ukrainiens vers la Russie. En tant que signataire du statut de Rome, l’Afrique du Sud est tenue d’appliquer les décisions de la CPI, ce qui la contraint théoriquement à arrêter le président russe s’il met les pieds sur son territoire.

Mais les autorités sud-africaines étaient tiraillées entre leurs engagements internationaux et leur proximité avec Moscou. « La Russie a clairement indiqué que toute arrestation de son président en exercice équivaudrait à une déclaration de guerre. Il serait incohérent, conformément à notre Constitution, de mettre le pays en danger d’une guerre avec la Russie », a également soutenu le président sud-africain Cyril Ramaphosa dans une déclaration sous serment devant la justice en juin. Le tribunal avait été saisi par le principal parti d’opposition du pays, l’Alliance démocratique (DA), qui cherchait à garantir l’arrestation de Vladimir Poutine en cas de visite dans le pays.

« Deux poids, deux mesures »

À plusieurs reprises ces derniers mois, le Congrès national africain, parti au pouvoir en Afrique du Sud depuis la fin de l’apartheid, avait au contraire fait savoir que Vladimir Poutine serait le bienvenu s’il ne tenait qu’à lui. Depuis de nombreuses années, le parti dénonce les « deux poids, deux mesures » de la CPI, qu’il accuse en particulier de ne jamais avoir engagé de poursuites contre le président américain George W. Bush ou le Premier ministre britannique Tony Blair pour leur rôle dans la guerre en Irak.

En 2015, les autorités sud-africaines avaient refusé d’exécuter un mandat d’arrêt de la CPI contre le président soudanais Omar Al-Bachir. Le gouvernement avait alors expliqué que l’immunité d’un chef d’État en exercice lui interdisait de procéder à son arrestation. Contredisant un tribunal sud-africain, les autorités l’avaient finalement évacué précipitamment. Ce précédent rendait délicate une répétition d’une telle prouesse avec Vladimir Poutine.

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