La Chine fait face de manière significative aux conséquences du réchauffement climatique. Les services météorologiques du pays mettent régulièrement en garde la population contre des températures avoisinant les 40°C dans certaines régions. Dimanche dernier, un record national a été battu avec une température de 52,2°C dans la région du Xinjiang. Malgré cela, il est difficile de percevoir une inquiétude réelle de la part de la population.
Dans la région de Longjing, où le thé est cultivé, les fortes chaleurs ont eu un impact négatif sur la récolte. Selon M. Zhao, un cultivateur interrogé par l’émission Tout un monde de la RTS, la récolte de thé a été bien inférieure aux années précédentes, avec une baisse de 20% ce printemps. Cette diminution est directement causée par la canicule exceptionnelle de l’été dernier, où la température a dépassé à plusieurs reprises les 40 degrés dans cette région du bassin de Yangtsé.
Certains agriculteurs, comme M. Zhao, restent relativement indifférents aux conséquences du réchauffement climatique. Ils estiment qu’ils pourront s’adapter en augmentant l’arrosage des plantes, même si cela représente un surplus de travail. Pour eux, le réchauffement climatique ne devrait pas provoquer de grands changements puisque l’eau est abondante dans la rivière. De plus, une récolte plus faible entraîne une hausse des prix à la vente, compensant ainsi leurs pertes.
Cette indifférence se retrouve chez de nombreuses personnes, qui paraissent insensibles aux problèmes liés au dérèglement climatique. Beaucoup se fient aux autorités pour prendre des mesures face à cette situation.
En ce qui concerne les actions du gouvernement chinois, il existe une certaine ambiguïté. D’un côté, le discours officiel affiche une volonté de parvenir à la neutralité carbone d’ici 2060, et des efforts sont déployés dans le développement des énergies renouvelables. Cependant, le charbon représente encore près de 60% de la production énergétique totale en Chine, et de nombreuses centrales thermiques continuent d’être construites.
Les organisations non gouvernementales s’impatientent face à cette situation et appellent à une prise de conscience de la population. Selon Li Shuo, spécialiste des politiques environnementales chez Greenpeace Chine, il sera impossible d’atteindre l’objectif de neutralité carbone sans une implication active de la population.
En l’absence de manifestations publiques, d’une couverture médiatique continue et d’actions militantes, les Chinois restent peu exposés à la question climatique. Pourtant, ils ressentent les effets du réchauffement climatique au quotidien, bien que les températures restent encore supportables. Contrairement à la pollution atmosphérique, qui était devenue une source de mécontentement populaire dans les années 2010, le dérèglement climatique ne suscite pas le même niveau de réaction de la part du gouvernement chinois.
Il est donc essentiel de maintenir la pression sur le Parti communiste pour continuer à progresser dans la lutte contre le réchauffement climatique, afin de ne pas relâcher les efforts environnementaux qui restent à accomplir.
