Remonter à la source
Pour commencer, la respiration buccale peut être causée par un simple relâchement musculaire de la mâchoire. «La respiration buccale peut se produire à tout moment de la nuit, mais elle est plus fréquente lors des stades de sommeil profond, où les gens ont moins de contrôle sur les muscles des voies respiratoires supérieures» décrit Christine DeMason, professeure d’otorhinolaryngologie (ORL) à l’université de Caroline du Nord. Heureusement, l’ouverture de la bouche pendant la nuit ne mène pas nécessairement à un état de respiration buccale chronique.
Cette respiration par la bouche peut être liée à certaines obstructions, sous-jacentes et temporaires, comme lorsqu’on a le nez bouché en raison d’allergies ou de rhumes. «Certains médicaments peuvent également provoquer une congestion des voies nasales» précise le Dr Ebert. Parmi eux, les médicaments pour la tension artérielle, les antidépresseurs et certains anti-inflammatoires.
D’autres obstructions sont anatomiques : déviation de la cloison nasale, développement de polypes nasaux ou hypertrophie des amygdales peuvent entraver la respiration par le nez. À cela s’ajoutent les troubles respiratoires du sommeil, reconnaissables par le ronflement ou l’apnée du sommeil.
Les causes ne sont pas seulement pathologiques. Vous êtes également plus susceptible de respirer par la bouche la nuit lorsque vous dormez sur le dos. «La position amène votre langue et votre palais à retomber davantage dans la gorge, ce qui finit par rétrécir vos voies respiratoires» explique Christine DeMason.
Boire un dernier verre d’alcool avant de se coucher peut également entraîner un relâchement des muscles des voies respiratoires, ce qui augmente encore le risque d’ouverture de la bouche et d’affaissement des voies respiratoires. De plus, le tabagisme, en provoquant une inflammation des fosses nasales, peut entraîner une respiration buccale chronique, indique Charles Ebert.
La respiration buccale, en fonction de ses causes et de sa chronicité, peut avoir un impact durable sur votre santé. La respiration nasale joue en effet un rôle primordial pour votre organisme en «filtrant, réchauffant et humidifiant l’air» explique le professeur. En conséquence, cela réduit le risque d’infection, humidifie les voies respiratoires et améliore la circulation de l’oxygène. Respirer par la bouche empêche notre organisme de profiter de ces bienfaits, mais nous prive également d’un sommeil réparateur pour tout notre corps, et plus particulièrement pour le cœur.
Pour éliminer la respiration buccale chronique, il est donc nécessaire de remonter à sa source et de la traiter. Un simple changement d’habitudes peut suffire. Sinon, prendre rendez-vous chez un ORL, utiliser des appareils pour faciliter la respiration ou subir des interventions chirurgicales pour corriger d’éventuelles malformations vous permettront de retrouver un sommeil réparateur.