Pour Abdoulaye Sounaye, chercheur nigérien, la justification de ce coup d’État est difficilement compréhensible. “Au cours des deux ou trois dernières années, on constate que le Niger a progressé dans cette situation. Bien sûr, les problèmes persistent, mais en substance et objectivement, je pense que beaucoup diraient que Bazoum a quand même pris une orientation qui permet de voir des améliorations”, déclare-t-il.
À lire aussiNiger : “L’argument sécuritaire ne peut pas justifier un coup d’État”
Le pays n’a plus connu de grosses attaques depuis de nombreux mois. L’argument sécuritaire peut être d’autant plus surprenant que l’ancien chef d’état-major des armées, le général Modi, a salué en janvier dernier les résultats obtenus par le président Bazoum. “Depuis le 7 janvier 2022, la situation sécuritaire générale de notre pays s’est globalement améliorée”, a déclaré l’officier. “Et cette accalmie, nous la devons à votre politique de défense et de sécurité. Au cours de l’année 2022, vos directives résolues ont contribué à améliorer de façon significative le renforcement capacitaire de nos forces dans de nombreux secteurs.”
Dans l’entourage de Mohamed Bazoum, on critique ouvertement Abdourahamane Tchiani. “À l’époque où nos soldats étaient régulièrement décimés, pourquoi le général n’a-t-il pas pris le pouvoir en prétextant que la politique de sécurité du gouvernement était mauvaise?”, s’interrogent deux de ses partisans. Le général Tchiani était déjà en poste lors des attaques particulièrement meurtrières d’Inates en 2019 et de Chinagodrar en 2020.
