Terence Crawford savoure le fait de frapper Errol Spence Jr. et les critiques

Terence Crawford savoure le fait de frapper Errol Spence Jr. et les critiques

Le bol entier s’est levĂ© Ă  20h18 samedi soir Ă  Sin City, prĂŞt pour un spectacle aussi sans prĂ©cĂ©dent que les hommes marchant vers le ring. Les gens payĂ©s en dollars de relations publiques pour diffuser leur version de la vĂ©ritĂ© ont dit au corral qu’un peu moins de 20 000 personnes Ă©taient venues voir Terence “Bud” Crawford s’affronter avec Errol Spence Jr. Hell, si l’on en croit cela. Ce joint Ă©tait rockin ‘and rollin’ dès le premier hurlement dans l’undercard. Il aurait Ă©tĂ© plus plausible que quelques milliers d’autres se soient faufilĂ©s lorsque le soleil s’est couchĂ©, faisant Ă©clater les niveaux supĂ©rieurs de T-Mobile Arena des coutures et du centre avec des silhouettes bousculant pour voir le combat de la dĂ©cennie.

Lorsque Spence est sorti du tunnel, accompagnĂ© du rappeur rĂ©gional BigXThaPlug, bavardant sur la grandeur de l’État d’oĂą ils venaient et conduisant des VTT avec des chaĂ®nes en diamant, les gens ont commencĂ© Ă  s’agiter dans la foule.

Mais, alors vint Bud.

Le bruit de la foule changea distinctement. Ils rugissaient bien avant que Crawford n’apparaisse immobile dans le tunnel, la tĂŞte baissĂ©e essayant de s’extirper des superstitions et des papillons qui s’accrochent Ă  nous tous. La superstition des combattants, du moins dans la cage, interdisait Ă  tout homme qui enfilait les mitaines de jouer “Lose Yourself” d’Eminem lors d’un ring walk. C’Ă©tait tabou. Ă€ quel point cela pourrait-il ĂŞtre ringard, drapĂ© dans les plus belles garnitures et cuirs, de marcher jusqu’Ă  un âne qui fouette et de perdre après les avoir entendus rapper Ă  propos des « spaghettis de maman ».

Terence Crawford entre sur le ring pour combattre Errol Spence Jr. samedi Ă  Las Vegas.

(John Locher / Associated Press)

Je suppose que la plus grande diffĂ©rence entre Crawford et la concurrence – outre la compĂ©tence Ă©vidente – Ă©tait que personne d’autre n’a osĂ© les faire sortir avec eux. Aucun autre homme n’a fait cette longue marche en chantant les paroles sacrĂ©es du Midwest et en espĂ©rant qu’un hymne en direct pourrait les amener Ă  la noblesse de la boxe. Et il n’y avait aucun autre combattant vivant, combattant toujours professionnellement, qui Ă©tait prĂŞt Ă  se perdre pour ce niveau de gloire.

Les ovations pour Crawford ont surpris la presse. Les gens ont commencĂ© Ă  sauter sur leurs sièges. De haut en bas, pliant le plastique noir jusqu’Ă  ce qu’il touche presque le sol. Le rugissement des gradins lorsqu’il a atteint le ring Ă©tait primitif. Des hommes adultes, en voyant Crawford, ont commencĂ© Ă  faire du shadow boxing les uns Ă  cĂ´tĂ© des autres sur leurs chaises.

Crawford Ă©tait vĂŞtu de noir, drapĂ© d’un filet de pĂŞche sur ses Ă©paules et d’un short que son partenaire d’entraĂ®nement Steven “So Cold” Nelson avait conçu pour lui. Il est entrĂ© dans l’arène quelques heures auparavant avec ses entraĂ®neurs et son Ă©quipe portant des chemises grisâtres sur lesquelles on pouvait lire “Even Big Fish Get Caught”. C’Ă©tait le 18e combat consĂ©cutif pour le titre mondial de Crawford. Son 40e de sa carrière professionnelle Ă  35 ans. Il se tenait lĂ , devant la cloche, en surdouĂ© ; quelqu’un qui croyait que ceux qui Ă©taient lĂ  pour le regarder se bagarrer – Ă  la fois dans les mĂ©dias de boxe et dans le public – est venu le voir se faire tabasser. Un combattant constamment dĂ©prĂ©ciĂ© pour ĂŞtre sous-dimensionnĂ©, avoir un CV mĂ©diocre par rapport Ă  certains de ses pairs, ou Ă©tant gĂ©nĂ©ralement l’acte le plus lĂ©ger et le plus petit.

« Il a toujours Ă©tĂ© harcelĂ©. Ils l’ont toujours mal traitĂ© », m’a dit Bernard « Bernie » Davis, l’un des amis et entraĂ®neurs de longue date de Crawford avant le combat. Les gens parlent mal de Bud Crawford depuis qu’il Ă©tait le premier espoir chez les amateurs, a dĂ©clarĂ© Bernie. “Il a une mauvaise rĂ©putation parce que Bud ne te laissera pas le harceler.”

“Il ne se soucie pas de qui vous ĂŞtes et de votre taille”, a conclu Bernie.

A 20h33, toutes les discussions ont pris fin.

Et dans les six minutes qui ont suivi les brimades dĂ©routantes et meurtrières qui ont eu lieu Ă  la T-Mobile Arena, beaucoup d’entre nous se demandaient si Spence devait continuer Ă  sortir pour un autre tour. Ce que nous avons vu Ă©tait vraiment incroyable, de plus en plus Ă©pouvantable Ă  mesure que les balles s’accumulaient. Non seulement Terence Crawford – et je veux dire par la mesure la plus factuelle, la plus brève et la plus prĂ©cise de ce que nous avons vu cette nuit-lĂ  – a fouettĂ© tout le cul d’Errol Spence, mais il en a fait un spectacle.

Comme James Baldwin l’a fait remarquer un jour en 1963 en voyant Sonny Liston dĂ©molir Floyd Patterson au Comisky Park de Chicago, il y avait quelque chose de “largement irrĂ©el” dans ce qui se passait dans ce ring. Des dĂ©pĂŞches ont Ă©tĂ© envoyĂ©es tous les jours depuis les confĂ©rences de presse d’ouverture Ă  Los Angeles et Ă  New York : Spence est l’homme le plus grand, Spence est le combattant le plus implacable, Spence a plus de pouvoir de star, Spence a plus vigueur … pourtant presque aussitĂ´t que le combat a commencĂ©, Spence a Ă©tĂ© renversĂ© en un Ă©clair; hĂ©bĂ©tĂ©, confus et apparaissant comme s’il avait vu un fantĂ´me.

Alors mĂŞme qu’il marchait du tunnel au coin bleu, Spence ne semblait pas tout Ă  fait correct. Il n’y avait pas de vie dans ses yeux. Sa peau apparaissait presque mandarine ensoleillĂ©e au lieu d’un beau noir et marron. Peut-ĂŞtre, comme l’a dit le champion des poids lourds Deontay Wilder après le combat, Spence a eu une horrible coupure, se dĂ©shydratant au point qu’il pouvait Ă  peine respirer dans la chaleur de 112 degrĂ©s.

C’Ă©tait Ă©vident après le deuxième tour. La bouche de Spence Ă©tait grande ouverte, tandis que Crawford le suivait autour du ring. Spence, connu pour ĂŞtre un broyeur et un combattant de la pression, Ă©tait rĂ©gulièrement puni, obligĂ© de se balancer de sa botte arrière après seulement trois rounds. Les promoteurs ont promis aux fans et aux mĂ©dias que ce bĹ“uf de cinq ans entre les deux produirait une guerre. Quelque chose qui pourrait faire rougir Marvin Hagler et Thomas Hearns.

Pourtant, si c’Ă©tait la guerre que nous voulions, toutes les munitions allaient dans une direction singulière. Les cartes indiquaient que Spence n’avait Ă©tĂ© renversĂ© que trois fois en neuf rounds. Mais chacun Ă©tait plus emphatique que le prĂ©cĂ©dent. Au bout d’un moment, Spence ne pouvait plus voir les coups venir sur lui. Ses rĂ©actions aux feintes devenaient de plus en plus grandes. Les contres de Crawford le laissaient vaciller. Lors du renversement final, Crawford a frappĂ© Spence si fort que le Texan a quittĂ© ses pieds et a failli tomber du ring. Étions-nous vraiment en train de regarder deux poids welters se battre? La fĂ©rocitĂ© ressemblait plus Ă  George Foreman et Joe Frazier, Felix Trinidad et Roy Jones Jr., Floyd Mayweather Jr. et Arturo Gatti.

La poitrine de Spence jusqu’aux tempes Ă©tait un projet d’art sanglant. Il y avait tellement de bosses et d’ecchymoses diffĂ©rentes autour de son cou et de son visage que pendant un instant, j’ai cru regarder l’Ă©pisode de “Martin” oĂą l’acteur s’est fait vĂ©rifier le menton par Hitman Hearns lui-mĂŞme. Martin Ă©tait tellement gĂŞnĂ© après le combat, les nĹ“uds au nez et aux genoux, qu’il voulait Ă  peine montrer Ă  nouveau son visage.

Ă€ la fin de samedi soir Ă  Vegas, lors de la ronde 9, il semblait que Spence voulait Ă  peine s’engager. Il a senti de loin la plupart de ses gros crochets en boucle – et son rythme a ralenti Ă  un rythme d’escargot vers les derniers tours. Spence n’a dĂ©crochĂ© que 96 de ses 480 coups et seulement 33 de ses 296 coups. Il avait l’air nerveux Ă  lancer. Tout le flux de ses coups a fait long feu. Crawford a senti la mise Ă  mort et a emmĂ©nagĂ©, offrant des combinaisons qui restaient sans rĂ©ponse. Crawford dĂ©crochait 60% de ses coups puissants et n’a jamais ratĂ© deux lancers consĂ©cutifs. Spence a essayĂ© de dĂ©crocher, mais “Bud” a senti du sang et s’est jetĂ© sur Spence dans le coin jusqu’Ă  ce qu’aucun de nous ne puisse plus regarder. Beaucoup dans la foule pensaient que le combat aurait dĂ» ĂŞtre arrĂŞtĂ© deux rounds auparavant, mais Derrick James, l’entraĂ®neur de Spence, semblait hĂ©sitant Ă  jeter l’Ă©ponge. Avec de la sueur et de l’ichor crachant partout, l’arbitre Harvey Dock a rĂ©ussi Ă  doubler l’entrĂ©e et la sortie du milieu des deux gladiateurs avant de finalement, heureusement, arrĂŞter le combat.

Spence Ă©tait humble Ă  propos de sa perte, donnant le crĂ©dit Ă  Crawford – le premier champion incontestĂ© des poids welters de l’ère des quatre ceintures et le premier combattant masculin Ă  unifier plusieurs divisions – mais a admis que son timing Ă©tait mauvais. Il a mĂŞme dit qu’il ne se sentait pas bien physiquement, qu’il ne pouvait pas « monter d’un cran ». Spence, Ă  peine lucide un peu après 22 heures, a dĂ©clarĂ© que la vitesse de Crawford ne l’avait pas dĂ©concertĂ© et que sa prĂ©cision ne l’avait pas surpris. Ă€ un moment donnĂ©, on lui a demandĂ© ce qu’il pensait après tant de renversements. “S-,” dit-il, articulant. “Juste contre-attaque.” Mais Spence a finalement cessĂ© de jouer timidement Ă  propos de cet adversaire. “Il est tout ce que je pensais qu’il Ă©tait”, a dĂ©clarĂ© Spence.

Terence Crawford frappe Errol Spence Jr. et la sueur s'envole pendant leur match de boxe

Terence Crawford, à gauche, frappe Errol Spence Jr. lors de leur match de boxe incontesté pour le championnat des poids welters samedi à Las Vegas.

(John Locher / Associated Press)

Quand il a fini de parler, son Ă©quipe l’a lentement traĂ®nĂ© hors du ring et dans les vestiaires. Il pouvait Ă  peine se tenir debout tout seul, vacillant alors qu’il marchait et s’accrochant Ă  qui pouvait le maintenir debout. C’Ă©tait difficile de voir Spence de cette façon : Ă©puisĂ©, battu, manquant de confiance. Il n’arrĂŞtait pas de dire au monde qu’il voulait leur revanche convenue. Les dommages qu’il a subis Ă©taient insondables. Certains gars ne reviennent jamais le mĂŞme combattant après l’un de ceux-lĂ . Deux? Vous vous souvenez quand Vernon Forrest a de nouveau combattu Ricardo Mayorga ? Ou Patterson-Liston II ? Mais, après cela, il Ă©tait difficile de penser que Spence voulait plus de Crawford.

La plupart d’entre nous dans le corral Ă©taient stupĂ©faits. Nous pensions que Spence devrait ĂŞtre dans une ambulance, et encore moins devant un pupitre. Mais avant que l’inquiĂ©tude ne puisse colorer la pièce, l’entraĂ®neur-chef de Crawford, Brian “BoMac” McIntyre, criait de manière audible depuis le tunnel opposĂ©, “LE CHAMPPPP EST ICI !!!” L’Ă©quipage de Crawford est entrĂ© galamment. Les cris de BoMac ne nous Ă©taient pas rĂ©servĂ©s, dans le vestiaire, nouveau titre sur l’Ă©paule gauche, il Ă©tait encore plus aux anges. “Je te l’ai dit, mec !!” Dit-il en agitant son poing, Ă  cĂ´tĂ© de la mère de Crawford, Debra. Quelqu’un a criĂ© “Eff ’em!” “Bon sang ouais !!” BoMac a rĂ©pondu “F— ces m—, mec!” Il a commencĂ© Ă  chanter. « Ils m’en foutent ! Ils sont fous, ils sont fous !

Crawford, depuis qu’il a commencĂ© son camp dans les montagnes du Colorado, a toujours semblĂ© certain de sa victoire finale. Comment il a vu le combat et comment il s’est terminĂ©, c’Ă©tait comme s’il avait Ă©crit sa propre prophĂ©tie. “BoMac” m’a dit avant la bagarre que le combat se manifestait dans leur camp depuis longtemps et qu’ils Ă©taient voraces pour prouver qu’ils Ă©taient les meilleurs du monde de la boxe. Il y a mĂŞme eu un moment au cours des deux premiers tours oĂą Crawford a dĂ©clarĂ© qu’il ressentait la puissance de Spence et attendait plus de son rival que jamais.

“Je peux vous dire, ‘Je vous l’avais dit'”, a dĂ©clarĂ© Crawford aux mĂ©dias, se rĂ©jouissant presque de la facilitĂ© avec laquelle sa victoire a Ă©tĂ©. «Je demande ces combats depuis des annĂ©es et vous dites tous:« Il est trop petit. Il va avoir ça, et il va se casser. Et Ă  chaque fois, je vous ai prouvĂ© le contraire.

Terence Crawford tient ses ceintures de titre et célèbre sa défaite d'Errol Spence Jr.

Terence Crawford célèbre sa défaite contre Errol Spence Jr. après leur match de boxe incontesté pour le championnat des poids welters samedi à Las Vegas.

(John Locher / Associated Press)

Ses mots m’ont rappelĂ© notre dernière conversation avant que je quitte son camp dans le Colorado ce mois-ci. Il grouillait d’excitation pour ce qu’il montrerait au monde, mĂŞme alors. Il ne se souciait pas de son portrait ou de quel coin il sortirait une fois que la cloche sonnerait, seulement qu’il serait celui qui se tiendrait au sommet des tendeurs, criant Ă  la foule pour la 40e fois en 15 ans seulement combien il Ă©tait talentueux.

Crawford est venu se battre la semaine dans des Air Force 1 noires, s’est rendu Ă  sa pesĂ©e publique avec des boxers Hanes et des chaussettes Nike blanches jusqu’aux mollets, les genoux sans lotion, ressemblant au petit dur Ă  cuire dont la puissance de frappe faisait l’objet de rumeurs partout Ă  Omaha.

Maintenant, tout ce qu’il voulait, c’Ă©tait son butin.

“Donnez-moi juste mes accessoires”, a-t-il dit avant de s’Ă©loigner du podium.

2023-07-31 01:35:11
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