La junte birmane réduit la peine de prison d’Aung San Suu Kyi dans un contexte d’incertitude politique

La junte birmane réduit la peine de prison d’Aung San Suu Kyi dans un contexte d’incertitude politique

2023-08-01 18:57:42

La junte militaire birmane a annoncé mardi une grâce partielle pour le leader démocrate déchu Aung San Suu Kyiqui réduit sa peine de prison de 33 à 27 ans, alors que le pays continue d’être plongé dans le conflit et que le régime militaire refuse de convoquer des élections.

Un communiqué du conseil qui détient le pouvoir du coup d’état du 1er février 2021 a annoncé aujourd’hui la remise de 5 des 19 condamnations contre Suu Kyi, que ses avocats rejettent comme des fabrications politiques.

La grâce, qui concerne des accusations telles que la violation de la réglementation contre le covid-19 ou un crime de corruption et a un impact initial très limité, a été annoncée parallèlement à la réduction de quatre ans à la peine de douze ans de l’ancien président Gagner mon intdéposé par les généraux, et une amnistie pour près de 7 800 prisonniers.

La situation actuelle de Suu Kyi est incertaine. Des sources proches d’elle ont assuré à EFE que l’ancienne dirigeante, qui dirigeait de facto la Birmanie jusqu’au coup d’État, est toujours en prison, même si elle pourrait être assignée à résidence, comme on le spécule depuis des jours.

L’ancienne dirigeante, qui a remporté le prix Nobel de la paix en 1991 pour son combat pour la transition démocratique en Birmanie, a déjà passé 15 ans détenue chez elle pendant la période de la précédente junte militaire (1962-2011).

TACTIQUE DE DISTRACTION ?

L’annonce intervient alors que la junte continue de recevoir des pressions tant externes qu’internes pour rechercher une solution au conflit, sans avoir réussi à prendre le contrôle du pays, perdant du terrain au profit des forces de défense du peuple (PDF), formées par des civils après le coup d’État.

“Je n’ai aucun doute que (l’annonce concernant Suu Kyi) est une tactique de distraction de son incapacité à prendre le contrôle du pays, à gérer l’économie et une tentative de blanchir son image devant la population”, a-t-il déclaré à EFE. Alistair Cuisinierspécialiste de la Birmanie de la Rajaratnam School of International Studies.

La grâce partielle de Suu Kyi a également été annoncée un jour après que la junte a prolongé l’état d’urgence pour la quatrième fois lundi, pour une nouvelle période de six mois, ce qui élimine la possibilité de tenir des élections cette année, comme prévu, ajoutant de l’incertitude à la situation volatile. en Birmanie.

Le conseil d’administration, qui après le coup d’État a promis de convoquer des élections un an plus tard, se protège pour prolonger l’état d’urgence (après lequel une période maximale de six mois est ouverte pour se rendre aux urnes) dans ce qui sont des “moments extraordinaires”, l’exception autorisé par la magna carta, pour les “actes de terreur” de l’opposition.

En particulier, le régime militaire désigne le Gouvernement d’union nationale (NUG), qui se proclame l’autorité légitime de la Birmanie, et le PDF, son bras armé, comme responsables.

DIVISER ET CONQUÉRIR

Le NUG, qui fonctionne de manière semi-clandestine, a été initialement créé par d’anciens députés à la suite de la victoire de la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) de Suu Kyi aux élections de novembre 2020, qualifiée de frauduleuse sans preuves par l’armée, son excuse frapper.

Le président du NUG, Duwa Lashia demandé aujourd’hui sur son compte Twitter que Suu Kyi, Win Myint et tous les prisonniers politiques soient “libérés sans condition et immédiatement”.

Bien que la Ligue de Suu Kyi ait été le germe du NUG, elle a promu un programme politique plus ambitieux, tout en soutenant la lutte armée du PDF, qui est en principe en désaccord avec la formation du Nobel.

Ainsi, des sources du NUG ont indiqué aujourd’hui à EFE que les tentatives de la junte d’approcher Suu Kyi pourraient viser à “dynamiter” et “diviser” l’opposition, alors que la junte assurait la veille qu'”il faut encore du temps pour préparer les élections”.

Le coup d’État a plongé la Birmanie (Myanmar) dans une profonde crise politique, sociale et économique et a ouvert une spirale de violence qui a exacerbé la guérilla que connaît le pays depuis des décennies.

Selon le dernier décompte de l’Association pour l’assistance aux prisonniers politiques (AAPP), une ONG locale, 19 733 prisonniers politiques sont toujours détenus et 3 857 personnes sont décédées aux mains des forces armées depuis le coup d’État.



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