Nous ne pouvons voler que si nous gardons la tête pleine d’oiseaux | La hache de pierre | Science

Nous ne pouvons voler que si nous gardons la tête pleine d’oiseaux |  La hache de pierre |  Science

2023-08-03 10:05:40

L’histoire rationnelle que conserve notre inconscient regorge d’êtres ailés tels que dragons, hippogriffes, harpies et autres. Parmi tous, l’oiseau Phénix se démarque; un oiseau au plumage brillant et à la longue vie qui, on le sait, renaît de ses propres cendres. Nous avons aussi la légende d’Icare, dont le père, Dédale, lui a construit des ailes pour s’envoler de la Crète. Si nous poursuivons la liste, les anges de notre tradition mythologique apparaissent également avec des ailes sur le dos, même dans leur version satanique.

Avec de tels fantasmes, en l’an 852, équipé d’une toile en guise de parachute, le savant musulman Abbas Ibn Firnás décida d’imiter les oiseaux et sauta dans le vide du minaret de la mosquée de Cordoue. Mécontent du résultat, il continue d’expérimenter et, vingt ans plus tard, réitère l’exploit armé de deux ailes en bois recouvertes de tissu. La chute lui a fait se casser les jambes. Et c’est que le fantasme de certains n’a pas de limites quand il s’agit d’atteindre les oiseaux.

Pour continuer dans la même veine, au XIe siècle, Eilmer de Malmesbury, moine bénédictin de l’abbaye anglaise de Malmesbury, absorbé par la légende d’Icare qu’il croyait réelle, construit des ailes en les adaptant aux bras avec une structure en bois. Et il se jeta du haut d’une des tours de l’abbaye. Il a battu des ailes et après avoir réussi à rester en l’air pendant quelques secondes, il est finalement tombé au sol, se cassant les jambes.

Rappelez-vous que l’invention de l’aérodyne sans moteur a commencé lorsqu’un sage musulman, habitant de Cordoue, a décidé d’imiter les oiseaux en sautant d’une tour de la mosquée

L’aile souple (1948) créée par Francis Rogallo (NASA) pour récupérer des capsules spatiales, qui a été abandonnée au profit des parachutes.Nasa

Vers 1250, Roger Bacon réalise les premières études scientifiques sur la machine volante. Et vers la fin du XVe siècle, Léonard de Vinci s’inspire des ailes des chauves-souris pour projeter son ornithoptère ; une machine qui serait pédalée dans les airs ; tout un gâchis d’imagination anticipative que, au début du XIXe siècle, le Suisse Jakob Degen a perfectionné et mis en pratique avec un ballon à hydrogène pour aider à l’élévation.

Il faudra cependant attendre la fin du XIXe siècle pour que l’homme-oiseau aborde sa version quasi définitive avec les études de Otto Lilienthal inclus dans son livre Le vol des oiseaux comme base de l’aviationouvrage qui rassemble les observations faites par Otto et son frère Gustav sur le vol des cigognes, un oiseau qui semblait avoir été créé dans le but de servir de modèle à l’être humain lorsqu’il s’agit de réaliser le rêve de voler, comme Antonio Martínez Ron le recueille dans son livre quelque chose de nouveau dans le ciel (Bilan, 2022).

Déterminé à mettre ses théories en pratique, Otto réalise une série de modèles qui servent à imiter les cigognes dans leur vol. Avec détermination, Otto Lilienthal deviendrait célèbre pour se déplacer sous le vent sur des ailes en tissu. Dans l’un de ces vols, le vent a changé de cap et Otto s’effondrerait, recevant le coup final qui causerait sa mort.

En ces jours d’été et de ciel clair où les plus audacieux osent faire du sport aérien, il faut se rappeler que l’invention de l’aérodyne sans moteur est la somme de beaucoup d’audace et de beaucoup de fractures qui ont commencé une bonne journée en celui dans lequel un sage musulman, habitant de Cordoue, a décidé d’imiter le vol des oiseaux en sautant d’une tour de la mosquée.

A partir de là, les années se transformeront en siècles jusqu’à ce qu’il vienne Francis Rogallo, ingénieur de la NASApour développer l’aile flexible que John Dickenson a adaptée en 1963 jusqu’à ce qu’elle devienne ce que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de deltaplane.

la hache de pierre C’est une section où Montero Glez, avec un désir de prose, exerce son siège particulier sur la réalité scientifique pour montrer que la science et l’art sont des formes de connaissance complémentaires.

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