La tentative d’armistice, le plan d’arrestation des Savoie, Badoglio et la chasse à Mussolini

La tentative d’armistice, le plan d’arrestation des Savoie, Badoglio et la chasse à Mussolini

2023-08-03 10:17:02

AGI – En été 1943 la première rencontre directe avec les Alliés pour mettre fin à une guerre maintenant perdue elle est confiée au marquis Blasco Lanza d’Ajeta, diplomate à l’ambassade du Royaume d’Italie au Vatican. C’est Vittorio Emanuele III qui a donné son consentement pour être envoyé à Lisbonne le 4 août pour des contacts avec les Britanniques. Dans la capitale portugaise, il avait montré à l’ambassadeur britannique Ronald Hugh Campbell une lettre d’introduction signée par Francis d’Arcy Osborne, ministre plénipotentiaire près le Saint-Siège.

Cette réunion a été immédiatement détruite face à l’initiative de d’Ajeta de proposer une alliance contre l’Allemagne hitlérienne aux Britanniques, exhortant un débarquement dans le sud de la France ou dans les Balkans de telle manière que la Wehrmacht a été forcée d’abandonner l’Italie. si lal’aspect militaire était gênant, l’aspect politique l’était encore plus. Le marquis s’était dit persuadé que le fascisme appartenait désormais au passé, il n’y avait aucune possibilité qu’il réapparaisse, et il avait cependant ajouté que l’Italie n’était pas à l’abri des sirènes communistes.

Les Anglo-Américains auraient donc dû arrêter les bombardements car il y avait un risque de révolution à Rome, avec pour conséquence que les Allemands l’auraient occupée. Campbell était tout simplement ravi. Non seulement d’Ajeta ne parlait pas au nom du gouvernement italien, ce qui lui aurait crédité une négociation, mais le thème de son discours était sur une sorte d’alliance avec retournement de front, alors que les Anglo-Américains n’offraient que des inconditionnels se rendre. La seule réalisation de cette mission, au-delà de l’embarras britannique, a été la discréditer le chef du gouvernement, le maréchal Pietro Badoglio et le chef de l’Etat Vittorio Emanuele III.

Sur le front intérieur, à l’insu des Allemands Benito Mussolini est retenu prisonnier sur l’île de Ponza, sa famille est sous surveillance à la Rocca delle Caminate à l’exception de son fils Vittorio qui est plutôt immédiatement hébergé en Allemagne. L’ancien Duce a reçu deux malles avec du linge de rechange, des vivres qui complètent les maigres rations de la carte de rationnement qui lui ont été rapidement fournies, une photo de son fils Bruno disparu et dix mille lires : l’argent a été remis personnellement par sa femme Rachele à «l’inspecteur Saverio Pòlito, ancien directeur de l’OVRA et chef de la police militaire du commandement suprême, responsable de la garde du prisonnier; le 2 août, il lui fait des démarches obscènes dans sa voiture qui lui vaudront une peine au CSR qu’à la fin de la guerre, il pourra retourner en sa faveur comme preuve d’antifascisme.

À Ponza, cependant, malgré les mesures de sécurité strictes, la présence de Mussolini est de notoriété publique. L’espionnage de Kappler est alerté par l’interception d’une lettre envoyée par un carabinier à sa fiancée où il parle explicitement du prisonnier, mais l’indice n’est pas immédiatement suivi car le maréchal Erwin Rommel a informé Hitler qu’il savait de sources fiables que Mussolini avait été retrouvé en garde à vue à bord d’un cuirassé. Lorsque le hareng rouge est abandonné, il est déjà trop tard.

Le 6 août, Badoglio convoque une réunion secrète à laquelle participent le chef de la police Polito, le chef de la police Carmine Senise et le ministre de la Supermarina Raffaele de Courten, pour décider où transférer Mussolini, car Ponza n’est plus en sécurité. Hitler quant à lui, le 5 août, a gelé le Fall Schwarz, c’est-à-dire le plan d’arrestation de la famille Savoie, Badoglio et le gouvernement italien qu’il appelle avec mépris “la clique des traîtres”: le maréchal Albert Kesselring avait programmé ses opérations du 6 août au 2 même si l’effet de surprise s’était désormais dissipé. Le Führer est totalement concentré sur la Fall Eiche, qui doit au contraire conduire à la libération de Mussolini et à la renaissance du fascisme. Dans la nuit du 6 août, l’ancien Duce est soudainement réveillé et emmené de Ponza. La destination, elle ne sera connue qu’à l’aube, est l’île de La Maddalena.

La chasse continue.



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