La démocratisation des voitures électriques est freinée par des prix élevés : une hausse de 9,6 % en un an

La démocratisation des voitures électriques est freinée par des prix élevés : une hausse de 9,6 % en un an

Quinze ans après la commercialisation du premier roadster de Tesla, vendu autour des 100 000 euros à l’époque, il est difficile d’affirmer que le pari de la démocratisation des voitures électriques est réussi. Aujourd’hui, il existe un écart de prix de parfois plus de 10 000 euros entre certains modèles électriques et leurs homologues à combustion. Prenons par exemple la Peugeot 208. Le modèle électrique (36 150 euros) est maintenant 78% plus cher que le modèle thermique de base (20 250 euros). Chez Citroën, la C4 électrique (39 950 euros) se vend 43% plus cher que le modèle thermique de base (27 900 euros). Vous pouvez acheter deux Fiat 500 (15 950 euros chacune) avec le prix nécessaire pour acheter une seule Fiat 500 électrique (33 790 euros, même si une version est vendue à 29 290 euros).

Citroën, Renault, Volkswagen, Tesla : la course aux voitures électriques à moins de 25 000 euros est lancée.

Depuis, les prix des voitures électriques sont loin d’avoir connu une baisse significative. De plus, les voitures électriques, tout comme les voitures à combustion, ont subi de plein fouet la crise inflationniste causée par le conflit en Ukraine. Nous avons comparé les prix d’un même modèle électrique vendu en mai 2022 et en août 2023. Le résultat est sans appel : en un peu plus d’un an, les prix ont augmenté de 7,7%. “L’inflation énergétique entraîne une hausse considérable des coûts de production”, nous a récemment confirmé Karl Schuybroek, porte-parole de Renault Belgique. “Les prix de l’acier et des composants électroniques, par exemple, ont considérablement augmenté. Et s’y ajoutent les frais de transport qui ont également explosé avec la hausse des prix des carburants.”

Sur les cinquante modèles que nous avons analysés, seuls trois modèles ont conservé le même prix qu’en mai 2022 : l’Aiways U5, la Honda E et la Renault Twingo. Et seulement deux modèles ont vu leurs prix baisser : les Tesla Model 3 (-15%) et Y (-18%). Une baisse concédée par Elon Musk pour faire face à la concurrence chinoise, notamment celle de BYD, dont l’ambition est justement de rivaliser avec l’entreprise américaine.

Sans tenir compte de l’exception Tesla, le prix des voitures électriques aurait donc augmenté de 9,6% en un peu plus d’un an, rendant ces véhicules inaccessibles pour les petites bourses, malgré une inflation plus élevée, alors que des décisions sont prises chaque mois pour sceller le sort des voitures à combustion.

Selon notre comparatif, certains modèles ont connu une augmentation des prix démesurée. La Seres 3 a ainsi augmenté de 21,2%, la Kia Soul de 23,8% et la Fiat 500 de 17,2%.

Cela freine-t-il l’engouement pour les voitures électriques ? Les chiffres de la fédération du secteur de la mobilité, Traxio, semblent prouver le contraire. Les mesures adoptées par le gouvernement fédéral, qui n’autoriseront plus de déduction fiscale à 100% que pour les voitures n’émettant plus de gaz polluants d’ici 2026, obligent les entreprises à se tourner vers l’électromobilité. “Au cours des six premiers mois de 2023, les immatriculations de voitures neuves et d’occasion révèlent quelques faits marquants sur le marché belge”, explique Filip Rylant. “Il est frappant de constater que le marché belge des voitures neuves est dominé par les entreprises/le leasing : 65% des voitures neuves sont immatriculées au nom d’entreprises assujetties à la TVA et seulement 35% au nom de particuliers. En revanche, le marché de l’occasion est à 89% entre les mains des particuliers.”

Face à l’incertitude concernant les voitures essence, hybrides, électriques, etc., les Belges retardent l’achat d’un nouveau véhicule et font augmenter l’âge du parc automobile.

Sur le marché spécifique des voitures neuves électriques, la différence est encore plus marquée : un modèle sur dix est immatriculé par un particulier, le reste étant immatriculé par une entreprise. La principale raison évoquée par les particuliers pour justifier leur manque d’intérêt pour les voitures électriques reste le prix d’achat du véhicule, jugé trop élevé. Alors que les gouvernements veulent accélérer la transition vers des voitures plus écologiques, ils risquent de se retrouver dans une impasse lorsque les particuliers, incapables d’acheter une voiture électrique, devront se débarrasser de leurs voitures thermiques jugées trop polluantes.

Selon les derniers chiffres publiés par la Febiac, la diminution progressive des voitures à combustion semble s’accélérer. Alors que les voitures électriques (100% électriques ou hybrides) ne représentaient que 14,3% de la part de marché en 2020, elles représentaient 43% des ventes au cours des six premiers mois de 2023. Selon les prévisions, il est très probable qu’à la fin de l’année, il se vendra plus de voitures électriques que de modèles à combustion.

Source: [Le prix des voitures électriques en août 2023](https://www.dhnet.be/conso/auto-moto/le-prix-des-voitures-electriques-en-aout-2023-images-graphiques-et-analyses-6549e8b09978e25c5de68bc4)
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