Avec 15 000 à 20 000 visiteurs quotidiens en plein cœur de la ville de Lorient (Morbihan), la foule énergique du Festival interceltique (Fil) peut être oppressante. Certains festivaliers peuvent ressentir le besoin de s’éloigner un moment du tourbillon celte.
Pour eux, une “zone de sécurité” (« endroit sûr ») a été ouverte sur la place des Pays Celtes. Des bénévoles formés à la sensibilisation et à l’écoute les accueillent tous les jours à partir de 20 h.
« Accompagner sans juger »
Cet espace s’adresse particulièrement aux personnes victimes d’une agression, d’une crise d’angoisse ou d’un mal-être après la consommation d’alcool ou de stupéfiants. « On est là pour accompagner sans juger les festivaliers », explique Mélodie, coordinatrice de la prévention.
Elle, qui a créé une association féministe à Angers, travaille avec une grande équipe « de huit à douze personnes à tout moment ». Avant le festival, l’équipe a été formée à la sensibilisation et à la prise en charge de potentielles victimes. « Nous pouvons accompagner, mais pas secourir », rappelle la coordinatrice : en fonction de la gravité, le PC interservices ou les secours seront contactés.
Un lieu d’écoute et de soutien
Le Festival interceltique se déroule dans un vaste périmètre urbain : « C’est un festival urbain, avec tous types de population. Les gens nous posent pas mal de questions, on a souvent plus d’interactions qu’ailleurs », constate la coordinatrice.
Bouchons d’oreilles, casques antibruit, éthylotests ou préservatifs, etc. : la « safe zone », c’est aussi de la sensibilisation. Au fond du stand, à l’abri des regards, des fauteuils sont installés pour les festivaliers voulant s’isoler : « Certaines personnes veulent en parler ; d’autres préfèrent rester au calme. Dans tous les cas, on est là pour qu’elles se sentent en sécurité physique et morale, notamment quand des victimes ne souhaitent pas se tourner vers des institutions comme la police. »
Le protocole d’encadrement des violences sexistes et sexuelles du Fil a été retravaillé depuis l’année dernière, avec une meilleure prise en compte des personnes à mobilité réduite.
Cette année, « on est plus près de la scène, ce qui peut compliquer les choses pour pouvoir communiquer tranquillement, mais cela nous permet aussi d’intervenir plus rapidement. »
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