Le virus du Nil occidental : un risque émergent dans le sud-ouest de la France

Le virus du Nil occidental : un risque émergent dans le sud-ouest de la France

Les autorités sanitaires françaises ont indiqué début août avoir recensé des cas de virus du Nil occidental, notamment en Gironde. Une première dans le sud-ouest de la France. Pour rappel, le virus du Nil occidental a été isolé pour la première fois en 1937 en Ouganda, dans la sous-région qui se trouve à l’ouest du Nil Blanc (affluent du Nil).

L’institut Pasteur indique que depuis sa première identification, le virus a été identifié sur l’ensemble des continents et qu’il est même désormais “endémique” dans le pourtour méditerranéen, en Europe centrale et en Amérique du Nord.

“Il est possible que ce virus arrive chez nous dans les années à venir”, déclare Yves Van Laethem.

Les oiseaux comme réservoir du virus

“Cela fait quelque temps que le virus est observé dans le sud de l’Europe mais on voit une hausse ces dernières années,” note le virologue Steven Van Gucht. “Toutefois, le risque de grande épidémie est limité, il s’agit davantage de cas sporadiques. C’est très différent du covid qui se transmet d’homme à homme”. Concrètement, ce sont les oiseaux qui sont à l’origine des réservoirs du virus et ouvrent donc la chaîne de transmission. Le moustique transmet ensuite le virus à l’Homme.

“Avant une transmission, c’est donc le moustique qui pique un oiseau porteur du virus, c’est assez classique”, explique-t-il. “On voit aussi que la poule et les chevaux peuvent être des réservoirs du virus. Ce type de moustique est d’ailleurs présent en Belgique mais il n’y a pas encore eu de cas d’infection chez nous ni même de manifestation, c’est par contre un virus que l’on peut contracter en vacances. Le virus sévit plutôt dans le sud de l’Europe mais aussi à l’est, que ce soit en Hongrie, en Roumanie et même en Grèce”.

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L’impact du réchauffement climatique

De plus, les symptômes de la maladie ressemblent à ceux de la grippe, notamment sous la forme d’un syndrome pseudo-grippal (fièvre, douleurs, maux de tête), parfois accompagné d’une éruption cutanée. Et dans moins de 1 % des cas, elle peut provoquer des complications neurologiques, surtout chez les patients immunodéprimés.

Une personne sur 150 développerait même une maladie grave, parfois fatale, d’après une étude du Centre américain de contrôle des maladies (CDC). “Dans la majorité des cas, il s’agit d’une fièvre passagère mais pour 5 % des patients touchés, on voit une inflammation du système nerveux central avec des méningites ou des encéphalites,” souligne-t-il. “Cela peut se traduire par des symptômes nerveux assez graves même si c’est rarement létal”.

Depuis près de 10 ans, la fréquence des infections s’est d’ailleurs accélérée en Europe. Longtemps cantonné au pourtour méditerranéen, le virus est désormais détecté dans des pays septentrionaux. En 2019 et 2020 des cas humains ont par exemple été signalés pour la première fois en Allemagne et aux Pays-Bas.

“Cela est notamment lié au réchauffement climatique,” observe Van Gucht. “Il est donc possible que ce virus arrive chez nous dans les années à venir, les conditions sont en tout cas rassemblées même si le phénomène ne s’est pas encore manifesté. On fait donc tout pour surveiller son évolution, notamment en Belgique et pour le moment, ce n’est heureusement pas le cas”.
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2023-08-08 11:15:00

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