Les États-Unis entament une voie diplomatique “difficile” pour résoudre la crise au Niger

Les États-Unis entament une voie diplomatique “difficile” pour résoudre la crise au Niger

2023-08-08 11:31:25

Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a opté ce mardi pour maintenir la voie diplomatique pour tenter de résoudre la crise générée par le coup d’État militaire au Niger et a souligné le soutien de Washington aux efforts au niveau régional.

“Nous soutenons les efforts de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger. Nous travaillons diplomatiquement pour soutenir leur travail”, a déclaré Blinken dans une interview à Radio France International (RFI).

L’émissaire américain affirme que les pourparlers à Niamey ont été “extrêmement francs et parfois assez difficiles”.

La CEDEAO a mis en garde contre la possibilité d’une intervention militaire au Niger, mais le chef de la diplomatie américaine assure que “la diplomatie est le moyen préférable pour résoudre cette situation. C’est l’approche de la CEDEAO”.

“Ce que nous voyons au Niger est dévastateur et n’offre rien au pays ni au peuple”, a déclaré Blinken, qui a souligné que les États-Unis et d’autres pays “nous mettent dans la position” de devoir arrêter notre aide au Niger, qui ne profitera en rien à la ville


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Blinken a évité de commenter la présence future du millier de soldats américains stationnés au Niger en soutien à la lutte contre le djihadisme dans la région du Sahel. “L’essentiel, c’est le retour à l’ordre constitutionnel, c’est ce à quoi nous travaillons. Plus tard, nous verrons”, s’est-il borné à dire.

L’interview intervient peu de temps après que le Département d’État a annoncé que sa “numéro deux”, Victoria Nuland, avait rencontré lundi plusieurs putschistes nigériens, bien qu’elle n’ait fait aucun progrès significatif vers le rétablissement de l’ordre constitutionnel.

Au cours de ces pourparlers, Nuland a mis sur la table diverses formules pour rétablir l’ordre démocratique au Niger par une “solution négociée”, mais les putschistes ont montré peu d’intérêt, a-t-il expliqué dans une déclaration téléphonique à un groupe de journalistes à Washington. L’émissaire américain a assuré que les pourparlers à Niamey avaient été “extrêmement francs et parfois assez difficiles”.

Nuland a déclaré avoir rencontré le général de brigade Moussa Salaou Barmou, le nouveau chef de l’armée, et d’autres responsables, mais n’a pu rencontrer ni le chef des forces armées au pouvoir, le général Abdourahamane Tiani, ni le président déchu Mohamed Bazoum.

La diplomate américaine a déclaré qu’elle offrait “de nombreuses options” pour mettre fin au coup d’État, ainsi que des “bons offices” américains “s’il y avait une volonté de la part des responsables de revenir à l’ordre constitutionnel”, ajoutant: “Je ne dirais pas cette offre n’a été considérée d’aucune façon.”

Nuland a également précisé que le général Barmou était bien conscient de la coopération existante entre le Niger et les États-Unis, en raison de son implication antérieure dans les forces spéciales.

Les auteurs du putsch « comprennent très bien les risques que représente une invitation de Wagner pour leur souveraineté », a déclaré Nulan, faisant référence au groupe paramilitaire russe présent au Mali voisin.

Les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se réuniront à nouveau ce jeudi à Abuja, la capitale du Nigeria, pour discuter de la situation au Niger, deux semaines après le coup d’État.

Lors d’un précédent sommet à Abuja le 30 juillet, les dirigeants ouest-africains avaient donné une semaine à l’armée nigérienne pour rétablir le président élu Mohamed Bazoum, qui est actuellement emprisonné. Les chefs d’état-major de la région avaient même esquissé les « grandes lignes » d’une éventuelle intervention armée, mais celle-ci n’a pas été déclenchée lorsque l’ultimatum a expiré dimanche dernier.

Selon une source proche de la Cedeao, aucune intervention n’est prévue à ce stade, la voie du dialogue semble donc toujours sur la table. De son côté, “la junte a demandé à la délégation de la CEDEAO de revenir” au Niger mardi, a déclaré lundi à TV5 Monde le Premier ministre nigérien déchu, Ouhoumoudou Mahamadou. Cette délégation, arrivée à Niamey jeudi dernier, est repartie quelques heures plus tard sans avoir pu rencontrer ni le général Tiani ni M. Bazoum.

Plusieurs voix africaines ont rejeté l’option militaire ces derniers jours. Une intervention militaire pourrait être “une catastrophe”, a prévenu lundi à Bamako le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop.

L’Algérie, autre voisin du Niger et acteur majeur au Sahel, s’est également prononcée contre une intervention. Certains pays occidentaux, comme l’Allemagne et l’Italie, ont également prôné une solution diplomatique.

Une délégation conjointe Mali-Burkina Faso a été envoyée à Niamey en appui à l’armée nigérienne. “Nous réitérons la décision des présidents (maliens) Assimi) Goïta et (burkinabé Ibrahim) Traoré de participer pleinement aux opérations d’autodéfense aux côtés des Forces de défense et de sécurité nigériennes”, a déclaré le porte-parole du gouvernement malien Abdoulaye Maiga.

Le Burkina Faso et le Mali, voisins du Niger, également gouvernés par les militaires et confrontés aux violences des groupes jihadistes, ont souligné ces derniers jours qu’une intervention armée serait “une déclaration de guerre” à leurs deux pays.

Peu avant la fin de l’ultimatum imposé par la CEDEAO, ils ont annoncé qu’ils fermaient l’espace aérien du Niger “jusqu’à nouvel ordre”. « Tout État impliqué sera considéré comme co-belligérant », ont-ils ajouté.

L’armée a annoncé lundi soir la nomination d’un Premier ministre, Ali Mahaman Lamine Zeine, ancien ministre des Finances sous le président Mamadou Tandja, et Habibou Assoumane, le nouveau commandant de la garde présidentielle.



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