Le titre pourrait être “Les cas de dengue en recrudescence dans le monde, une épidémie redoutée en Polynésie d’ici à la fin de l’année”

Le titre pourrait être “Les cas de dengue en recrudescence dans le monde, une épidémie redoutée en Polynésie d’ici à la fin de l’année”

Tahiti, le 8 août 2023 – Les cas de dengue sont en recrudescence à travers le monde. Si peu de cas ont été recensés au fenua depuis 2020, le responsable du bureau de la veille sanitaire et de l’observatoire de la santé de l’Arass, Henri-Pierre Mallet, craint qu’une épidémie ne frappe la Polynésie “d’ici à la fin de l’année”.

Depuis la fin du Covid-19, la dengue prend de l’ampleur. En effet, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 130 pays sont désormais affectés par cette maladie de manière autochtone et non par des cas importés. Toujours selon l’OMS, plus de quatre millions de cas pourraient être recensés dans le monde. Un chiffre très important, quand on sait que la plupart des cas sont asymptomatiques ou non enregistrés. La Polynésie, elle, n’a pas vécu d’épidémie depuis 2020. Une situation qui pourrait vite évoluer d’ici à la fin de l’année selon les craintes du responsable du bureau de la veille sanitaire et de l’observatoire de la santé de l’Agence de régulation de l’action sanitaire et sociale (Arass), Henri-Pierre Mallet. “On craint une épidémie, en effet. Il y a toutes les conditions requises. Notamment avec la recrudescence de cas de dengue de type 2 en Asie. Dernièrement, il y a eu deux cas recensés importés en Polynésie.”

Concernant la maladie en elle-même, il existe quatre sérotypes. “En Polynésie, on voit les quatre types, mais de manière alternative. En général, on n’a toujours qu’un seul sérotype à la fois. En 2020 par exemple, il y a eu un début d’épidémie de type 2. En 2013, c’était le 3…”, a expliqué le docteur Mallet. “Pour les symptômes, quand il y en a, c’est souvent comme une petite grippe. Pour les formes plus sévères, il y a des signes hémorragiques, des chocs cardiovasculaires et des états de déshydratation…”

Pas de type plus dangereux

Si jusqu’à ces dernières années, les scientifiques pensaient que certaines des souches de la dengue étaient plus dangereuses que les autres, ce n’est pas le cas. En effet, tout dépend de la puissance de l’épidémie. “Quand on attrape la dengue, on s’immunise, mais seulement d’un seul sérotype. Donc après une grosse épidémie, une majeure partie de la population est protégée. Le danger, c’est lorsqu’une souche arrive et qu’elle n’a pas circulé depuis longtemps. Par exemple, le type 4 n’a pas circulé depuis des décennies en Polynésie. De même pour le type 2, dont la circulation a été très faible en 2020. Puisqu’une faible partie de la population est immunisée, il y aura forcément plus de cas et donc statistiquement plus de cas graves. La dangerosité d’une épidémie est uniquement due à l’immunisation de la population polynésienne”, a détaillé Henri-Pierre Mallet. Si le membre de l’Arass n’est pas plus inquiet quant à l’arrivée d’une potentielle nouvelle épidémie cette année, c’est du fait qu’elle soit très probablement de type 2. “Il y a aussi le fait qu’il y ait une recrudescence de la dengue dans le monde. On la retrouve maintenant de manière fréquente en Europe et dans le sud de la France. Il y a une montée mondiale progressive de la maladie et il y a peu de chances pour qu’on y échappe”, a-t-il ajouté. Au fenua, lors de chaque épidémie, au moins deux décès et de nombreuses hospitalisations sont répertoriés. Lors de celle de 2001, l’une des plus sévères et qui avait notamment touché de nombreux enfants, le bilan était de huit morts. “Concernant le nombre de cas exact, on ne peut jamais vraiment savoir, entre ceux asymptomatiques et ceux qui ne sont pas déclarés…”

“Pas de quartier pour les moustiques”

La dengue est une maladie qui se transmet exclusivement par les moustiques. Pour tenter de contenir une épidémie, la seule solution est donc d’éliminer le plus d’insectes possible. “Il faut savoir que même s’il ne pleut pas, il y a toujours énormément de moustiques, car ils peuvent pondre dans de minuscules réservoirs d’eau comme des coupelles ou des flaques”, a expliqué le responsable du bureau de la veille sanitaire. “Il faut donc tenter de réduire au maximum leur population.” Pour cela, il faut éliminer les sites larvaires (les œufs) qui se trouvent dans ces petites étendues d’eau. Adultes, c’est une tout autre histoire, puisque seuls les insecticides en bombe sont efficaces. “La climatisation ne fait que les endormir, les répulsifs les éloignent juste, il faut donc utiliser des insecticides. Mais nous le faisons de moins en moins car cela a un impact écologique fort.” Des messages de prévention sont d’ailleurs régulièrement diffusés via la Direction de la santé à la télévision, à la radio et sur les réseaux sociaux.

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2023-08-09 05:46:00

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