Assassinat d’un candidat présidentiel en Équateur et liens avec le meurtre du président haïtien

Assassinat d’un candidat présidentiel en Équateur et liens avec le meurtre du président haïtien

Un des présumés meurtriers du candidat présidentiel est décédé lors d’échanges de tirs avec les forces de l’ordre. Les six autres ont été arrêtés. La police affirme qu’ils sont tous de nationalité colombienne. Lors de leur interpellation dans divers quartiers de la capitale, les forces de l’ordre ont découvert un fusil, une mitrailleuse, des grenades et des centaines de munitions. Selon la presse colombienne, ils ont des antécédents judiciaires dans leur pays. Certains ont déjà été condamnés pour trafic d’armes, d’autres pour vol, trafic de drogue, homicide ou violences domestiques.

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Le ministre de l’Intérieur équatorien, Juan Zapata, a confirmé jeudi l’implication de “groupes criminels organisés” dans le meurtre. “Le crime organisé est allé très loin”, avait dénoncé plus tôt le président Guillermo Lasso.

Précédent en Haïti

Dans un message de soutien, le président vénézuélien Nicolás Maduro a établi un lien entre cet assassinat et celui du président haïtien Jovenel Moïse en juillet 2021 dans sa résidence privée de Port-au-Prince. Le dirigeant avait été abattu par un commando de mercenaires colombiens présumés.

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“Un gang de tueurs à gages colombiens, des mercenaires, s’est rendu en Haïti pour assassiner un président”, a-t-il déclaré lors d’un événement officiel. “Ces gangs criminels de tueurs à gages propagent malheureusement le modèle colombien d’assassinats politiques au-delà des frontières”, a-t-il ajouté.

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Il y a actuellement dix-sept anciens militaires colombiens détenus dans une prison de Port-au-Prince dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du président haïtien, mais les commanditaires ne sont toujours pas connus. Cette macabre coïncidence met en évidence la “spécialisation” du crime organisé en Colombie et l’extension de ses tentacules sur le continent, souligne Jorge Mantilla, chercheur colombien sur le conflit et le crime organisé, à l’AFP.

Présence colombienne notamment en Syrie

Les deux assassinats “révèlent la capacité de ces professionnels de la violence à entrer en contact avec les réseaux criminels internationaux”, ajoute-t-il, estimant que leur “spécialisation” découle du conflit armé qui sévit en Colombie depuis six décennies, impliquant les guérillas, les paramilitaires, les trafiquants de drogue et les forces de sécurité.

Avant l’assassinat du président haïtien, la présence de militaires colombiens à la retraite au Yémen, en Syrie, en Irak, en Afghanistan et aux Émirats arabes unis était bien connue. Ils protégeaient des bâtiments pour le compte d’entreprises de sécurité controversées, telles que l’américaine Blackwater, aujourd’hui dissoute. Certains les qualifient de mercenaires.

En mars, le président colombien Gustavo Petro a admis que son pays avait une part de responsabilité dans l’assassinat du président Jovenel Moïse, affirmant qu’il se rendrait en Haïti pour tenter de trouver une solution à la profonde crise qui sévit dans le pays. Cependant, il est resté silencieux sur l’affaire Villavicencio.

Hommage rendu

Des centaines de personnes ont rendu hommage vendredi à Fernando Villavicencio à Quito. Tard dans la soirée, son corps a été inhumé lors d’une cérémonie privée au cimetière de Monteolivo, au nord de la capitale, en présence de peu de personnes. Auparavant, le cercueil de l’ancien journaliste avait été exposé dans un palais des congrès situé dans le nord de Quito.

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