La ville autonome, critique du livre d’Alexander Vasudevan

Le réductionnisme entourant le problème du logement, le sensationnalisme informationnel et la pression féroce envers les groupes indépendants et autogérés, quel que soit le système, ont totalement diabolisé le concept de squattage au point d’annuler un parcours historique antérieur entamé peu après la Seconde Guerre mondiale et qui pose l’espace non seulement comme quelque chose de physique, mais aussi de politique.

Dans la confrontation de positions antagonistes sur une matière première aussi sensible, il est urgent d’avoir des œuvres qui donnent du recul et surtout de nouveaux points de vue ignorés – du moins jusqu’à présent – ​​par le discours officiel. Tel a été l’engagement d’Alexander Vasudevan, professeur de géographie humaine à l’université d’Oxford et collaborateur de The Guardian, dont la thèse, forgée par les études urbaines et l’activisme social de terrain, soutient que l’émancipation passe nécessairement par des alternatives comme le squattage.

Traduit par Iosule de Goñi, « La ville autonome. Une histoire de squattage urbain » C’est l’aboutissement de ses investigations et l’un des premiers ouvrages qui analyse de rigueur académique ce phénomène dans le cadre de l’Amérique du Nord (Canada et États-Unis) et de diverses villes européennes appartenant au Royaume-Uni, au Danemark, à l’Allemagne et aux Pays-Bas. . Avec quelques notes d’intérêt par rapport à l’Europe du Sud –Madrid ou Milan–, Vasudevan parvient à tracer un parcours solide à travers les différentes demandes sociales et la transformation des villes dans un environnement néolibéral, engendrant des maisons multiples par la spéculation immobilière. Avec l’exclusivité que représente l’une des premières histoires de squatting, la réussite de l’auteur est d’avoir su approfondir l’émergence de collectifs politiques et de groupes artistiques qui, contre vents et marées et en marge de l’histoire, ont contribué à changer notre regard sur la environnement urbain.