La junte militaire nigérienne maintient son défi et annonce qu’elle restera au pouvoir pendant trois ans | International

La junte militaire nigérienne maintient son défi et annonce qu’elle restera au pouvoir pendant trois ans |  International

2023-08-20 18:02:45

Le général Abdourahamane Tchiani, chef de la junte militaire putschiste au Niger, a annoncé samedi son intention de rester au pouvoir pendant une période de transition de trois ans. De cette façon, les militaires maintiennent leur défiance face à la menace d’une intervention militaire approuvée par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et préviennent que « si une agression est entreprise contre nous, ce ne sera pas la marche qui certains croient. En fait, ils seront confrontés à 26 millions de Nigériens », a-t-il ajouté. Parallèlement, les efforts diplomatiques se poursuivent : une mission de la CEDEAO a réussi à rencontrer à Niamey, la capitale nigérienne, à la fois le général Tchiani lui-même et le président déchu Mohamed Bazoum.

La tension et l’ambiance d’avant-guerre continuent de monter au Niger. Ce dimanche, des milliers de personnes ont manifesté à Niamey pour exprimer leur soutien à la junte militaire, le Conseil national pour la protection de la patrie (CNSP, pour son sigle en français), scandant des slogans contre l’intervention militaire, la CEDEAO et la France. Aussi, samedi, des milliers de jeunes se sont rendus au stade national Seyni Kountché pour s’inscrire comme volontaires pour soutenir les Forces armées, répondant ainsi à l’appel de la junte militaire, qui leur a promis un versement de 50 000 francs CFA (environ 75 euros) .

Vendredi dernier, les chefs des armées de la CEDEAO ont approuvé le plan opérationnel d’une éventuelle intervention militaire au Niger et défini le jour exact de celle-ci, bien qu’ils ne l’aient pas révélé, a rapporté le commissaire aux affaires politiques, paix et sécurité de l’organisation régionale, Abdel-Fatau Musah, qui a assuré qu’ils gardaient malgré tout la porte ouverte au dialogue. En ce sens, une délégation de la CEDEAO conduite par Abdulsalami Abubakar, ancien président du Nigeria, a été reçue samedi à l’aéroport international de Niamey par le premier ministre de transition, Ali Mahaman Lamine Zeine. Par la suite, ladite mission a pu rencontrer à la fois le général Tchiani et le président déchu Mohamed Bazoum, toujours détenu par les militaires dans des conditions précaires.

La nuit, le putschiste est apparu à la télévision nationale pour lire une déclaration de 10 minutes sur un ton solennel. Dans ledit discours, Tchiani a assuré que l’intention des militaires n’était pas de « confisquer le pouvoir » et qu’ils restaient également ouverts au dialogue, affirmant dans le même temps que la durée de la transition pour rendre le pouvoir aux civils « ne dépassera pas trois ans ». “. Pour ce faire, il a appelé à un dialogue national inclusif avec les différents acteurs politiques et sociaux afin que, d’ici un mois, ils formulent des propositions concrètes et « jettent les bases d’une nouvelle vie constitutionnelle », a-t-il dit. En ce sens, il a souligné le “soutien populaire” au coup d’Etat du 26 juillet et a accusé Bazoum et son gouvernement d'”empêcher l’alternance démocratique” par “l’emprisonnement et l’exil des opposants”.

De même, il a attaqué Cedeao pour avoir préparé « une agression [contra Níger] en complicité avec une puissance étrangère, étrangère à notre espace communautaire et à notre continent », en référence à la France. « Ils pensent qu’ils peuvent nous imposer par la force ce qui est profondément inacceptable et contraire à nos intérêts vitaux et à nos valeurs cardinales. Ils veulent isoler notre pays au moment où notre peuple a le plus besoin de solidarité communautaire pour faire face au terrorisme et à l’insécurité. Il semble qu’ils n’aient pas pris en compte l’ampleur du contrecoup qu’une agression militaire contre le Niger aurait dans toute la région », a ajouté le putschiste.

Pour la première fois et en guise d’avertissement à la CEDEAO, Tchiani a fait référence à l’aide militaire promise par les régimes militaires de la Guinée-Conakry, du Mali et du Burkina Faso, assurant qu’« il serait tragique d’affronter une guerre contre nos frères d’armes avec que nous combattions hier pour la sécurité de notre région (…) ni le CNSP ni le peuple nigérien ne veulent la guerre et nous restons ouverts au dialogue. Mais qu’on se comprenne bien, si une agression est entreprise contre nous, ce ne sera pas la marche que certains croient. En fait, ils seront confrontés à 26 millions de Nigériens.

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Sanctions « illégales » et « inhumaines »

Le général Tchiani a consacré une grande partie de son discours à dénoncer les sanctions “illégales” et “inhumaines” imposées par la CEDEAO au Niger le 30 juillet, qui ont entraîné la suspension de toutes les transactions commerciales avec les pays de cette instance régionale, la fermeture des frontières et le gel des ressources financières du pays. Entre autres conséquences, il y a déjà une hausse des prix, des problèmes d’approvisionnement en produits alimentaires et pharmaceutiques de base, un manque de fonds dans les caisses de l’État, qui dépend en grande partie de l’aide étrangère, ainsi que des coupures de courant fréquentes. “Ces sanctions n’ont pas été conçues dans l’optique de chercher des solutions, mais pour nous mettre à genoux et nous humilier”, a-t-il ajouté.

De son côté, le ministère algérien des Affaires étrangères a publié un communiqué dans lequel il “rejette profondément le fait que le recours à la violence ait pris le pas sur la voie d’une solution politique négociée au Niger”. Le gouvernement algérien continue de croire qu’une telle solution est encore possible et estime que “tous les chemins qui peuvent y conduire n’ont pas été parcourus et toutes les possibilités n’ont pas été épuisées”, ajoute le communiqué. En ce sens, il en appelle « partout au calme, à la sagesse et à la raison », considérant que « l’histoire de notre région nous apprend abondamment que les interventions militaires ont apporté plus de problèmes que de solutions et ont été des facteurs supplémentaires d’affrontement et de fracture plutôt que des sources ». de stabilité et de sécurité ».

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