“Les voir souffrir, ça m’a fait vraiment mal”, l’ancien milieu du FCSM revient sur l’été sochalien

“Les voir souffrir, ça m’a fait vraiment mal”, l’ancien milieu du FCSM revient sur l’été sochalien

Pendant cinq ans, Marvin Martin a illuminé le stade Bonal. L’ancien chouchou des supporters du FCSM, aujourd’hui au Hyères FC, revient pour France 3 Franche-Comté sur son soulagement à la suite du maintien de son “club de cœur” en N1, et sur la souffrance ressentie lors de ses semaines d’incertitudes. Entretien.

Dix ans passés sous les couleurs jaune et bleu (2002-2012), ça ne s’oublie pas comme ça. Le FCSM, Marvin Martin en est une icône et un des joueurs emblématiques. Arrivé au centre de formation de Seloncourt à 15 ans, il a gravi tous les échelons dans son club formateur. Capitaine victorieux de la Gambardella 2007, le milieu offensif de poche perce très vite en équipe première.

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De 2008 à 2012, il s’impose comme un joueur majeur de l’effectif sochalien, où sa vista et sa technique le rendent indispensable. Meilleur passeur de Ligue 1 en 2011, il gagne également ses premières sélections sous le maillot du FCSM. Aujourd’hui entraîneur-joueur au Hyères FC (Var), Marvin Martin est néanmoins resté attentif à la situation de son “club de cœur“.

Cet été 2023 “très stressant”, il l’a vécu dans sa chair, oscillant comme tous les supporters franc-comtois entre abattement et espoir. Après le sauvetage des Jaune et Bleu en N1, l’ancien milieu offensif a accepté de répondre aux questions de France 3 Franche-Comté.

France 3 Franche-Comté : Marvin, ça y est, le FCSM jouera bien en N1 cette saison.

Marvin Martin : Et j’en suis très content. J’ai eu Pierre Wantiez au téléphone jeudi 17 août, au matin, avant le passage devant la DNCG. Il m’a dit qu’il était confiant, mais il attendait quand même la conclusion officielle avant de laisser éclater sa joie. Toute la journée, j’ai attendu la nouvelle sur mon téléphone. Et quand ça a été officialisé, c’était un gros soulagement. On attendait cette nouvelle depuis des semaines. Sochaux ne mourra pas. On reviendra encore plus fort.

On vous sent ému.

Bien sûr ! On garde notre statut professionnel et surtout, notre centre de formation va rouvrir ses portes. Voilà ce que je retiens. Sans centre de formation, le FCSM perd son âme. On peut toujours dire, “oui, ça reste une relégation, on descend de L2 à N1“. Mais moi, je ne vois pas les choses comme ça. Je préfère positiver. On a quand même failli disparaître !

Résultat, aujourd’hui, on ressort avec des supporters encore plus motivés, qui ont été exceptionnels. Le duo Plessis-Wantiez, je n’en parle même pas. Je pense que pendant ces semaines difficiles, on a vraiment vu que le FCSM était et restait un grand club. Maintenant, il faut se tourner vers l’avenir. Cela va être difficile, c’est sûr. Mais on a un très bon coach et surtout, une direction compétente.

Une direction compétente, dans laquelle vous avez toute confiance ?

Exactement. J’ai pu côtoyer Jean-Claude et Pierre pendant quelque temps. Ils connaissent bien les rouages du club. Ce sont des locaux. C’est très bien que ce soient eux aux commandes. Ils font partie de la famille FCSM. Je dirais même que cette descente est un mal pour un bien. Nous allons maintenant créer un élan positif, sur des bases saines.

Depuis juin et jusqu’à encore quelques jours, il ne se passait pas une journée sans qu’on parle de l’avenir du FCSM. Comment avez-vous suivi ça depuis Hyères, ville où vous êtes installé ?

Sincèrement, ça a été très, très dur. C’étaient les montagnes russes. Pour être honnête, quand j’ai appris fin juin la première rétrogradation par la DNCG, je n’y croyais pas. Il faut me comprendre, malgré une mauvaise fin de saison, on s’est longtemps battu pour la Ligue 1. Et d’un coup, ce serait la catastrophe. Non, c’était trop gros.

Je suis resté en contact avec les gens du club. J’ai eu Freddy Vandekerkhove (team manager du FCSM, ndlr) et Julien Cordonnier (directeur sportif du FCSM, ndlr) plusieurs fois au téléphone. Ce sont des gens qui vivent pour le club. Les voir souffrir, dépités, c’était compliqué. Ça m’a fait vraiment mal.

Marvin Martin,

joueur du FC Sochaux de 2008 à 2012

Et puis petit à petit, en entendant les discours de certaines personnes du club, j’ai compris que c’était sérieux. Là, j’ai commencé à paniquer. Puis j’ai vu des choses qui m’ont peinées.

Lesquelles ?

Ce qui m’a le plus choqué, ce sont les images des gosses qui quittaient le centre de formation avant sa fermeture. Je me suis mis à leur place. À cet âge, on rêve de devenir pro. C’était incroyable de voir cela, surréaliste. Seloncourt, c’est quand même un lieu historique du football français. Tout cela faisait très mal.

Les souvenirs remontaient aussi petit à petit. Dans ces lieux, j’ai vécu mon adolescence, j’ai noué des liens forts. C’était horrible. On a eu ensuite Romain Peugeot, puis Jean-Claude Plessis. Mais avec tout ce qui s’est passé, j’avais toujours un petit doute. Au final, cela finit bien. Le lion rugit de plus belle.

Quand vous parlez du FCSM, vous utilisez toujours le pronom “on” !

Bien sûr, la famille FCSM, j’en fais toujours partie. Sochaux, c’est mon club. Je suis arrivé gamin à Seloncourt. J’ai grandi là-bas. Je suis devenu un homme, avec un maillot jaune et bleu sur le dos. J’y ai rencontré des amis pour la vie. Vous ne pouvez pas imaginer ce que le FCSM représente pour moi. Le club m’a fait confiance, m’a lancé en pro, m’a révélé, m’a permis de décrocher des sélections en équipe de France. Ça ne s’oublie pas !

En dix ans à Sochaux, j’ai tout appris. Cette période, c’était exceptionnel. On est passé par toutes les émotions : la victoire en Gambardella avec Eric Hély (2007), les premières années compliquées en pro où on se bat pour le maintien, puis la saison 2010-2011 où on joue l’Europe. Je ne retiens que du positif. Sans parler de l’atmosphère qui règne autour du club.

C’est-à-dire ?

Sochaux et Montbéliard sont des vraies villes de football. Là-bas, les gens sont passionnés. Ils vivent pour le FCSM. Quand on joue à Bonal, on est les représentants de tout un territoire et de toute une histoire.

Je me souviens que dans certains moments compliqués, on nous amenait à l’usine, à la rencontre des ouvriers Peugeot. Ça nous faisait redescendre sur terre et ça nous remettait les idées en place.

Marvin Martin,

joueur au FCSM de 2008 à 2012

J’insiste encore sur ce mot : famille. Quand on allait à l’entraînement, on marchait avec les supporters. Cette proximité, c’est l’ADN du club, et il ne faut pas la perdre. Mais je ne suis pas inquiet. Je suis sûr que même en N1, les fans seront là pour mettre le feu.

En parlant de supporters, vous avez affiché publiquement votre soutien à l’association Sociochaux, qui a levé plus de 00 000 euros pour le club et qui entrera bientôt dans son conseil d’administration.

Oui, car c’est magnifique ce qu’ils ont réussi à faire. C’est incroyable et même historique. Avant qu’ils me contactent, j’avais déjà commencé à faire jouer mes réseaux pour aider le club. Puis début août, quand ils m’ont demandé si je pouvais les soutenir publiquement, je n’ai pas hésité. C’était la moindre des choses. Voir des supporters qui n’ont jamais lâché le club entrer à la gouvernance, ça me paraît logique.

Vous coachez les U16 de Hyères, vous passez actuellement vos diplômes pour devenir entraîneur professionnel. Est-ce-qu’on peut imaginer un retour en Franche-Comté ?

(rires) On ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. S’il y a des opportunités, pourquoi pas. Pour l’instant, je m’applique à passer mes diplômes, on verra par la suite. Mais évidemment, Sochaux garde une place spéciale dans mon cœur, donc on ne sait jamais. Une chose est sûre, je reviendrai à Bonal pour le dernier match de la saison. J’en fais la promesse.

2023-08-20 18:35:01
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