Premier débat républicain de 2024 : Trump, avortement et investigations judiciaires

Premier débat républicain de 2024 : Trump, avortement et investigations judiciaires

Inflation, insécurité, avortement… mais surtout Trump : les candidats républicains à l’élection présidentielle américaine de 2024 se sont vivement disputés sur de nombreuses questions lors du premier débat de la campagne, sans la présence de l’ancien président, qui fait face à des enquêtes et est déterminé à jouer les trouble-fête.

Les quatre inculpations du milliardaire tumultueux, qui suscitent une attention médiatique considérable, ont donné lieu à des échanges particulièrement acrimonieux.

Cependant, cela a également engendré une séquence très étrange : lorsque la question s’est posée de savoir si Donald Trump devait être confié à nouveau les clés de la Maison-Blanche, même s’il était condamné pénalement, tous les candidats – à l’exception de deux – ont levé la main de manière hésitante.

Ron DeSantis, le principal rival de l’ancien président, a également levé la main, malgré les récents doutes sur son statut de star montante de la droite conservatrice.

Chris Christie, l’un des candidats les plus critiques envers Donald Trump, a quant à lui déclaré : “Il est grand temps d’arrêter de normaliser son comportement”, mais il a été vivement hué par le public.

Donald Trump lui-même avait choisi d’ignorer cet événement organisé à Milwaukee dans le Wisconsin, arguant de sa large avance dans les sondages d’opinion républicains.

C’est un paradoxe : bien que faisant l’objet de quatre inculpations pénales en moins de six mois, l’ancien président écrase actuellement toute la concurrence dans la course à l’investiture républicaine.

Chaque rebondissement dans sa longue saga judiciaire lui rapporte des millions de dollars de dons de la part de fervents partisans de Trump qui considèrent le septuagénaire comme une victime d’une “chasse aux sorcières”.

Pour les rivaux de l’ancien magnat de l’immobilier, qui ont du mal à se faire remarquer dans un paysage politique et médiatique entièrement dominé par les déboires judiciaires de l’ancien président, cette soirée était une opportunité à ne pas rater pour se démarquer.

Certains des échanges les plus vifs ont eu lieu lorsque la question de l’avortement a été abordée, un sujet politiquement délicat pour les républicains qui ont récemment subi plusieurs défaites à ce sujet lors des élections.

Notamment, des échanges acerbes ont eu lieu entre Nikki Haley, la seule femme en lice pour l’investiture républicaine, et l’ancien vice-président Mike Pence, qui a “consacré sa vie à Jésus Christ”.

Mike Pence, autrefois fidèle parmi les fidèles de Donald Trump, a changé de ton depuis l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021, un autre sujet abondamment commenté lors du débat à Milwaukee mercredi.

D’autres candidats relativement inconnus du grand public et potentiels prétendants au poste de vice-président ont tenté de se faire remarquer. “Permettez-moi de répondre à la question que tout le monde se pose à la maison ce soir : qui est ce type mince au nom étrange ?” a lancé Vivek Ramaswamy, un entrepreneur qui a fait fortune dans les biotechnologies, suscitant des rires dans l’assemblée.

Cependant, l’équation était d’autant plus périlleuse que Donald Trump lui-même avait décidé de contre-programmer l’événement.

L’ancien président, adepte de la provocation, a accordé une interview à Tucker Carlson, ancien animateur vedette de Fox News, diffusée sur la nouvelle plateforme X (ex-Twitter), volontairement à la même heure que le débat.

Au cours de cet entretien d’environ 45 minutes, Donald Trump a abordé une grande variété de sujets, parfois inattendus, tels que la mort en prison du financier déchu Jeffrey Epstein ou sa relation avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un.

Le républicain a affirmé que sa priorité, s’il était réélu à la Maison-Blanche, serait de “fermer la frontière” avec le Mexique pour réduire l’immigration. Il a également multiplié les attaques contre Joe Biden, qualifié de “pire président de l’histoire de notre pays”.

Il est ironique de noter que l’ancienne star de télé-réalité se rendra dès ce jeudi à Atlanta pour se présenter devant les autorités de l’État américain de Géorgie, où il est accusé d’avoir tenté de renverser le résultat de l’élection présidentielle de 2020.

Concrètement, M. Trump sera formellement placé en état d’arrestation. Les autorités de cet État du sud-est du pays devraient ensuite prendre sa photo d’identité judiciaire, le fameux “mugshot”, ce qui pourrait potentiellement nuire à la réputation du candidat républicain.

Il sera ensuite libéré après avoir versé une caution de 200 000 dollars.

Parmi les téléspectateurs du débat sur Fox News devait figurer Joe Biden, qui affrontera, sauf grande surprise, le vainqueur des primaires républicaines le 5 novembre 2024.

Il a lui-même accéléré le rythme de sa campagne en diffusant une publicité juste avant l’émission de Fox News, bien que cette chaîne soit la préférée des conservateurs.

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