Zimbabwe : Nelson Chamisa conteste les résultats de l’élection présidentielle et dénonce des fraudes massives

Zimbabwe : Nelson Chamisa conteste les résultats de l’élection présidentielle et dénonce des fraudes massives

Avec notre correspondante à Johannesbourg, Claire Bargelès

L’opposant dénonce une « manipulation électorale ». « Nous avons remporté cette élection », a affirmé Nelson Chamisa devant les médias. « Nous sommes en tête, nous allons contester ces résultats, qui ont été précipités et non vérifiés correctement », a conclu l’avocat et pasteur de 45 ans, leader de la Coalition des citoyens pour le changement (CCC). Il prétend détenir les documents qui récapitulent les résultats par bureau de vote, et dont les chiffres ne correspondent pas aux résultats additionnés. La veille, alors que la réélection d’Emmerson Mnangagwa, 80 ans, était annoncéeavec deux jours d’avance, ainsi que la victoire du parti au pouvoir ZANU-PF, Nelson Chamisa avait dénoncé des « fraudes flagrantes et massives » dans un message sur le réseau social X (anciennement Twitter).

« Nous sommes prêts à former le prochain gouvernement » a ajouté Nelson Chamisa lors de sa déclaration aux médias, sans préciser quelles seraient exactement les étapes suivantes pour son parti, alors que la confiance dans le système judiciaire est très faible selon les observateurs de l’Union européenne.

Une « démocratie mature », se félicite le président Mnangagwa

Le scrutin de mercredi au Zimbabwe a dû être prolongé jusqu’à jeudi en raison du manque de bulletins de vote, en particulier dans la capitale Harare. Il s’est déroulé dans un climat d’intimidation des électeurs devant les bureaux de vote, des agissements qualifiés de potentielles « infractions pénales » par le responsable de la mission d’observation de l’Union africaine, l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan.

Des canons à eau ont été déployés autour du centre des élections, qui fut il y a cinq ans le théâtre de manifestations réprimées ayant entraîné six morts, lorsque Emmerson Mnangagwa avait été déclaré vainqueur face à Nelson Chamisa.

De son côté, Emmerson Mnangagwa, reconduit à la tête de l’État pour un second mandat, a utilisé sa première prise de parole pour appeler à l’« unité et à la stabilité » du pays.

Malgré les nombreux problèmes relevés par les observateurs internationaux, notamment l’extension du vote jusqu’au lendemain, remettant en question le bon déroulement du scrutin, le président zimbabwéen se dit fier de gouverner une « démocratie mature » et invite ceux qui contestent l’élection à « savoir où déposer leurs plaintes ».

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.