La croisade laïque de Macron à l’école

La croisade laïque de Macron à l’école

2023-09-06 03:25:12

L’année scolaire a débuté en France avec un engagement clair du gouvernement d’Emmanuel Macron en faveur de la défense des principes laïcs, non sans critiques de certains secteurs et non sans raisons impérieuses au regard du passé récent du pays.

Las plus de 4000 plaintesselon les chiffres officiels, survenu l’année dernière pour violation du principe de laïcité qui régit les établissements éducatifs publics, le double de celui de l’année précédente, a fait réagir l’exécutif français face à une société dans laquelle les échos de la vague d’émeutes provoquées par des adolescents survenues au début de l’été après la mort par balle de Nahel, 17 ans, résonnent encore de la part de la police. Aussi les critiques successives des directeurs des centres éducatifs fatigué de ne pas recevoir de directives claires de l’ancien directeur de l’éducation sur l’interdiction ou non de l’abaya ou de la tunique islamique et déléguer la responsabilité aux critères de chaque centre.

Macron, autrefois accusé d’exercer une laïcité laxiste et trop flexible avec les circonstances et les exceptions, est convaincu d’une ligne ferme attachée à la laïcité en tant que valeur et dont les enchevêtrements finissent par être politiquement et socialement coûteux.

La première mesure fut l’annonce de l’interdiction de l’abaya, sans exception, en vertu du la loi de laïcité de 2004 interdisant les vêtements religieux ostentatoires. Lors de la rentrée scolaire de lundi, que la Première ministre Élisabeth Borne a qualifiée de normale et sans incident, il y a eu un total de 67 cas d’étudiants qui ont refusé d’enlever le vêtement à l’entrée de leur école et, par conséquent, ils ne pouvaient pas assister aux cours, bien que dans tous les cas le protocole de les recevoir au centre et de tenir avec eux un entretien explicatif sur les raisons de la décision du Gouvernement ait été appliqué.

Au total, et selon les chiffres du ministère de l’Éducation, 298 personnes se sont présentées en tenue islamique à ce début de cours, ce qui signifie que dans la plupart des cas, la stratégie d’explication et de raisonnement a fonctionné. “Nous avons identifié quelque 513 centres qui pourraient être potentiellement concernés par ce problème”, a déclaré le responsable de l’Éducation, Gabriel Attalsur RTL.

La mesure est largement soutenu par les Français. Selon les derniers sondages, sept citoyens sur dix soutiennent la décision d’interdiction, y compris ceux qui votent à gauche de Jean-Luc Mélenchon, même si les dirigeants du parti continuent de critiquer vivement l’interdiction, estimant qu’elle pourrait stigmatiser les étudiantes. et que c’est à votre avis, persécuter à nouveau les musulmans. Ils affirment aussi à gauche que Macron a créé un problème là où il n’y en a pas, touche un nombre résiduel d’écoles. Cette critique est déjà plus fine à en juger par les 67 cas du premier jour et les 0,25% d’écoles touchées selon la gauche. Y a-t-il une opportunité de dramatiser de manière démesurée la laïcité en ce début de cours par un Exécutif qui semblait dépassé au début de l’été ? Il y a des mouvements qui invitent à y réfléchir.

À la polémique de l’abaya a succédé celle de l’uniforme. Lundi, par surprise, Gabriel Attal, le nouveau directeur de l’Éducation en qui beaucoup voient une sorte de fidèle disciple de Macron, a lancé l’idée. “C’est une solution à tester”, et a annoncé des programmes pilotes dans certaines écoles du pays à la demande de maires ou d’édiles locaux. “Je ne pense pas que ce soit une solution miracle qui résoudra tous les problèmes de l’école, mais je pense que cela vaut la peine d’essayer”, a déclaré le ministre, qui a préconisé de le faire “rapidement”.

Le Gouvernement rouvre ainsi un vieux débat transversal de la société française où se trouvent partisans et détracteurs aussi bien à droite qu’à gauche de l’arc parlementaire.

Quelques heures plus tard, c’est Macron lui-même qui a donné son avis ce mardi dans une interview sur YouTube, affirmant que c’était plutôt favorable à une « tenue unique » dans les classes. “Il n’est pas nécessaire que ce soit un uniforme, mais on peut dire porter un jean, un T-shirt et une veste”, a déclaré le chef de l’Etat français, soulignant qu’il existe une “minorité” qui tente de “défier la République et la laïcité”, contre laquelle le gouvernement semble aujourd’hui lutter avec beaucoup plus d’énergie qu’au cours des cinq premières années du mandat présidentiel.



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