Effet du passage à un inhibiteur de protéase boosté sur la prise de poids chez les personnes vivant avec le VIH

La prise de poids est courante au début du traitement antirétroviral et elle est associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires et métaboliques. L’étude DEFINE a étudié l’effet du passage à un inhibiteur de protéase boosté chez des personnes vivant avec le VIH ayant connu une prise de poids.

Les personnes étaient éligibles à l’étude si elles avaient maintenu une suppression du virus avec un traitement contenant un inhibiteur de l’intégrase, du ténofovir alafénamide et de l’emtricitabine pendant au moins six mois et si elles avaient pris au moins 10% de poids corporel sur trois ans pendant qu’elles suivaient ce traitement. Les personnes prenant d’autres médicaments susceptibles d’être associés à des changements substantiels de poids ont été exclues de l’étude.

Les participants ont été randomisés pour passer à une combinaison à dose fixe et à prise unique quotidienne de darunavir / cobicistat / ténofovir alafénamide / emtricitabine (Symtuza® disponibles aux États-Unis mais pas en France) (53 participants) ou pour continuer leur traitement actuel à base d’inhibiteurs d’intégrase (50 participants).

Trente pour cent des participants à l’étude étaient des femmes et 61% étaient noirs, l’âge médian était de 45 ans et le nombre médian de CD4 était de 680. La plupart des participants prenaient du bictégravir/ténofovir alafénamide/emtricitabine (Biktarvy) (81%). Le poids médian était de 100 kg, l’indice de masse corporelle médian était de 32,7 et les participants avaient pris en moyenne 14% de leur poids corporel avec leur traitement actuel.

Pas de différence de poids significative

Le résultat principal de l’étude était le pourcentage de variation du poids corporel entre le début de l’étude et la semaine 24. Il n’y avait pas de différence significative entre les groupes de l’étude à la semaine 24. Le poids a augmenté de 0,63% dans le bras switch et a diminué de 0,24% dans le bras inhibiteur d’intégrase.

Une autre étude qui poole les études P017 et P018 de l’association doravirine/islatravir a examiné le changement pour cette combinaison à base de doravirine et d’islatravir (DOR/ISL), sans constater, là encore, de différence significative de prise de poids. À la semaine 48, les évolutions moyennes du poids et de la graisse centrale et périphérique sont similaires après switch pour DOR/ISL comparées avec:

– poursuite BICTEGRAVIR/FTC/TAF dans l’essai 018;
– poursuite CE dans l’essai P017;
– poursuite des schémas ne contenant pas Efavirenz ou TDF dans l’essai P017.

Enfin, le semaglutide (Wegovy®), un médicament pour l’obésité, récemment autorisé par la FDA aux États-Unis, devrait être envisagé pour une utilisation chez les personnes ayant pris du poids sous ART.

Bibliographie

– Court WR et al. Un essai prospectif et randomisé visant à évaluer une stratégie de changement de régime basée sur les inhibiteurs de protéase pour gérer la prise de poids liée aux inhibiteurs de l’intégrase. 12e Conférence de la Société internationale du sida sur la science du VIH (IAS 2023), Brisbane, Australie, résumé OALBB0502, 2023.
– McComsey GA et coll. Poids et composition corporelle après le passage à doravirine/islatravir (DOR/ISL) 100/0,75 mg une fois par jour : résultats de la semaine 48 de deux essais randomisés de phase 3 contrôlés par actif, MK8591A-017 (P017) et MK8591A-018 (P018). 12e Conférence de la Société internationale du sida sur la science du VIH (IAS 2023), Brisbane, Australie, résumé OAB0203, 2023.
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2023-09-06 17:47:11

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