L’allergie au poivre existe ! Lorsqu’elle est confirmée par l’allergologue, le poivre doit simplement être évité.
Il est possible d’être allergique au poivre et à tous les poivres. Ce dernier étant l’une des épices les plus utilisées dans l’alimentation quotidienne. Étant dérivées de plantes, les épices ont un potentiel allergène et peuvent provoquer une réaction allergique plus ou moins grave chez une personne sensible. Cependant, l’allergie au poivre est assez rare. Selon la littérature scientifique internationale, environ 2 % des adultes souffrant d’allergies alimentaires seraient allergiques à une ou plusieurs épices, les femmes étant plus sensibles. “La plupart du temps, on observe des réactions à la consommation de poivre liées à l’irritation causée par cette épice et ce ne sont pas forcément des réactions allergiques. Il y a très peu de cas décrits, mais cette allergie est tout à fait possible”, explique le Dr Ania Carsin, allergologue.
Quels sont les symptômes de l’allergie au poivre ?
Les symptômes d’une allergie au poivre se manifestent après l’ingestion, l’inhalation ou la présence proche de l’allergène au poivre. “Dans les allergies alimentaires, les symptômes apparaissent très rapidement, de quelques minutes jusqu’à 2 heures après la prise de l’aliment”, précise le Dr Carsin. Les symptômes en réaction au poivre peuvent être divers et plus ou moins graves :
– Réaction de contact : irritation de la peau, de la bouche plus ou moins étendue.
– Apparition de boutons qui gonflent et qui démangent.
– Déclenchement d’un choc anaphylactique : problèmes respiratoires tels que la toux, problèmes cardiovasculaires tels que le malaise ou problèmes digestifs tels que les vomissements ou les douleurs abdominales intenses.
Seul l’allergologue peut faire la différence entre une réaction allergique ou non par l’interrogatoire et des tests.
Y a-t-il un test pour savoir si on est allergique au poivre ?
Différents types de tests en allergologie existent : prise de sang et tests cutanés.
– La prise de sang permet de rechercher la présence d’anticorps dirigés contre l’allergène, le poivre.
– Les tests cutanés avec le poivre et/ou les différents types de poivre permettent d’observer si la peau réagit au contact de ces derniers.
“Ces tests sont prescrits et réalisés par l’allergologue. Si le résultat de ces tests reste incertain, un test de provocation orale pourra être envisagé à l’hôpital afin d’étudier les réactions de la personne après la consommation de petites quantités de l’allergène en question. Si le patient ne présente aucune réaction après ce test, il n’est pas allergique au poivre”, explique-t-elle.
Que faire si on est allergique au poivre ?
Si le diagnostic d’allergie au poivre est confirmé par les différents tests réalisés par l’allergologue, il est recommandé d’éviter complètement l’allergène. “Il ne faudra plus du tout consommer de poivre si l’allergie est confirmée.”
Dans cette situation, il est préconisé de lire attentivement les étiquettes des ingrédients utilisés et de demander dans les restaurants si le poivre est utilisé dans les plats servis. “Ce qui est compliqué dans l’allergie au poivre, c’est qu’il s’agit d’une épice très fréquemment utilisée.” Le risque en cas de consommation de poivre est de développer à chaque fois une réaction allergique plus ou moins grave.
Il n’y a pas de désensibilisation possible
La désensibilisation, qui consiste à administrer quotidiennement des extraits d’allergènes à doses progressives pendant une longue période (plusieurs années) afin de stimuler le système immunitaire et rendre la personne tolérante à la substance, n’existe pas pour le poivre. “Il n’existe pas de protocole de désensibilisation au poivre, car il s’agit d’une allergie trop rare pour être inclus dans celui-ci”, explique-t-elle.
Remerciement au Dr Ania Carsin, service Espace Jour Pédiatrique, Pneumologie et Allergologie Pédiatriques, hôpital Saint-Joseph, Marseille.
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2023-09-07 22:00:03