État des lieux de la lutte contre le changement climatique et les recommandations pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris

État des lieux de la lutte contre le changement climatique et les recommandations pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris

Où en est-on réellement dans la lutte contre le changement climatique ? Les rapports qui se succèdent au sein de la communauté internationale ne cessent d’alerter sur le réchauffement inéluctable de la planète. Le rapport inédit publié le vendredi 8 septembre se distingue par son ambition : ce premier “bilan mondial” (appelé “Global Stocktake” en anglais) est un document clé publié par le secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.

Quel est l’objectif de ce bilan ? Déterminer si le monde progresse vers la réalisation des objectifs de l’accord de Paris de 2015, qui visent à maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle, et si possible à 1,5°C. En résumé, il s’agit d’un exercice visant à garantir que chaque partie respecte sa part du marché, sache quels sont ses prochains objectifs et à quelle vitesse elle doit agir pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris, explique Simon Stiell, secrétaire exécutif de l’ONU sur les changements climatiques.

Les Nations unies lancent un cri d’alarme en affirmant que les émissions mondiales ne sont pas conformes aux trajectoires mondiales d’atténuation modélisées compatibles avec l’objectif de température fixé par l’accord de Paris. Elles précisent que la possibilité d’accroître l’ambition et de mettre en œuvre les engagements existants afin de limiter le réchauffement à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels existe, mais qu’elle diminue rapidement.

“Nous sommes en retard sur tous les fronts”

Cet inventaire des efforts réalisés par les États depuis la signature de l’accord constituera le point d’étape central du sommet de l’ONU sur le climat, la COP28, qui se tiendra à Dubaï en fin d’année. Il permettra aux pays de savoir où ils en sont et d’orienter leurs plans d’action climatique. Ce rapport est le fruit d’un long processus de collecte d’informations provenant des rapports du Giec, des experts onusiens sur le climat, ainsi que des gouvernements et des organisations non gouvernementales. Et le message du bilan mondial est clair : l’humanité doit s’affranchir d’urgence de sa dépendance aux énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz).

Selon Lola Vallejo, directrice du programme Climat de l’Institut du développement durable et des relations internationales, “par rapport aux objectifs fixés, il n’y a aucun domaine pour lequel nous avons une réponse triomphante, nous sommes en retard sur tous les fronts”. Une nuance importante, l’ONU appelle pour la première fois à une sortie progressive des combustibles fossiles non exploités et non à une diminution progressive de tous les fossiles, c’est-à-dire en incluant le gaz et le pétrole, ce qui est une très bonne nouvelle, précise Lola Vallejo.

Liste de recommandations

Pour parvenir à la neutralité carbone, le rapport exhorte à transformer tous les secteurs, notamment en développant les énergies renouvelables, en éliminant progressivement tous les combustibles fossiles non exploités et en mettant fin à la déforestation. Le rapport propose également une liste de recommandations aux pays pour améliorer la situation, telles que la nécessité d’être beaucoup plus ambitieux pour mettre en œuvre des mesures d’atténuation nationales et fixer des objectifs plus ambitieux afin de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre de 43% d’ici 2030 et de 60% d’ici 2035 par rapport aux niveaux de 2019, pour finalement parvenir à la neutralité carbone d’ici 2050 à l’échelle mondiale.

Sans surprise, le texte appelle également le monde à déployer rapidement les technologies plus propres existantes, tout en accélérant l’innovation, le développement et le transfert de nouvelles technologies pour répondre aux besoins des pays en développement. En ce qui concerne le financement, le déploiement stratégique de fonds publics internationaux reste un catalyseur essentiel de l’action climatique, souligne le document.

Le vrai signal sera “ce qui ressortira de la COP28”

Il y a une lueur d’espoir dans ce cauchemar de l’urgence climatique. Selon les Nations unies, les plans et les engagements en matière d’adaptation deviennent de plus en plus ambitieux, même si la plupart des efforts observés sont sectoriels et inégalement répartis entre les régions.

Pour parvenir à ces conclusions, Lola Vallejo explique qu’il y a eu trois dialogues techniques entre les représentants des pays, des scientifiques et des membres de la société civile. L’objectif était de passer en revue tous les domaines de l’action climatique : la réduction des émissions, l’adaptation aux impacts présents et futurs, les pertes irréversibles dues au changement climatique, la mobilisation des flux financiers et des investissements nécessaires à la transition énergétique… Selon la spécialiste, le véritable signal sera “ce qui ressortira de la COP28”, où les dirigeants mondiaux auront le choix entre ignorer l’urgence et conduire l’humanité vers l’inconnu, ou mettre en place des politiques ambitieuses de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

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