Les fédérations de titres-services réclament une augmentation de 5 euros par heure prestée

Les fédérations de titres-services réclament une augmentation de 5 euros par heure prestée

Un titre-service pourrait-il bientôt coûter 15 euros au lieu de 9 ou 10 selon la région ? Voilà une perspective qui inquiète plus d’un ménage.

Les principales fédérations de titres-services réclament en effet une augmentation de 5 euros par heure prestée, et ce dès le 1er janvier prochain. “Nous sommes au bord du gouffre” soufflent-elles.

Cela veut-il dire que les ménages devraient payer 5 euros en plus par heure, si la mesure est adoptée ? “Pas forcément” rassurent les fédérations patronales. “On pourrait augmenter un peu le chèque payé par les ménages, et compléter cela par d’autres mesures, notamment plus de subsides” explique Ann Cattelain, directrice générale de Federgon, principale fédération de sociétés de titres-services.

5 euros : pour qui, pour quoi ?

“Pour l’instant, chaque utilisateur paie à son aide ménagère un chèque d’une valeur de 9 ou 10 € selon la région. Pour chaque heure prestée, la région complète ce chèque de 17 ou 18 €. Cela fait un coût salarial qui oscille entre 27,5 € et 28,5 €. Nous demandons de rajouter à cela 5 € car nous n’arrivons plus à remplir nos obligations d’employeur” ajoute Arnaud Le Grelle, directeur de Federgon pour la Wallonie et Bruxelles.

La rentabilité moyenne est de 2,5 cents par chèque

Mais à quoi serviraient exactement ces 5 euros supplémentaires ? “1€ servirait à augmenter le salaire des aides-ménagères et elles le méritent. 2€ nous permettraient de faire de l’accompagnement de carrière et 2€ permettraient de redresser la rentabilité pour que les entreprises soient structurellement viables” détaille Arnaud Le Grelle.

“C’est nécessaire et urgent car aujourd’hui, la rentabilité moyenne est de 2 cents et demi par chèque !”

Notre secteur n’a plus d’avenir

“Plus de la moitié des entreprises travaillent à perte” confirme Ann Cattelain. “Il y a eu le choc corona, le choc de l’inflation avec l’augmentation des salaires. On a besoin de ces 5 euros pour faire tourner les entreprises.”

“Aujourd’hui, notre secteur n’a plus d’avenir et cela nous inquiète très très fort” appuie Arnaud Le Grelle. “Notre grande crainte, c’est qu’en 2024, les faillites s’enchaînent”.

Le blocage des pouvoirs publics

Le hic, c’est que ni le gouvernement wallon ni le gouvernement bruxellois ne veulent en entendre parler.

Côté wallon, la ministre de l’Emploi Christie Morreale (PS) dénonce “une demande déplacée”. “L’argent public n’est pas là pour financer les dividendes d’une partie des employeurs du secteur” fustige Christie Morreale. Et d’ajouter : “Le gouvernement Wallon a adopté une réforme équilibrée, qui permet de refinancer le secteur à hauteur de 30 millions d’euros”. Cette réforme entrera en vigueur le 1er janvier 2024 et fera passer la valeur du titre de 9 à 10 euros. “Elle permettra aussi de supprimer les frais de fonctionnement pour les utilisateurs et d’améliorer les conditions de rémunération et le bien-être des travailleuses” ajoute la ministre wallonne de l’Emploi.

C’est une demande déplacée

Côté bruxellois, on rappelle que l’augmentation du prix du titre-service à 10 euros est déjà en vigueur depuis le 1er janvier 2023. Le ministre Bernard Clerfayt (Défi) ajoute que l’impact de la crise sanitaire semble désormais résorbé. “Le nombre de titres-services utilisés en Région bruxelloise est revenu à son niveau d’avant-crise. Parallèlement, j’ai décidé d’indexer à 100% la quote-part payée par la Région par titre-service. Il me semble donc que toutes les conditions sont revenues à la normale pour assurer la stabilité financière des entreprises de titres-services” déclare Bernard Clerfayt.

De quoi crisper encore un peu plus certains patrons d’entreprises de titres-services. “Nous sommes dans de très nombreux endroits en-dessous du prix du travail au noir, ce qui est un peu curieux pour un système subsidié” ironise Arnaud Le Grelle.

“Nous voyons d’ailleurs par les nombreuses enquêtes que nous avons faites qu’une large majorité des utilisateurs se disent prêts à payer plus. C’est une exception en Belgique”.

Vu les réactions des différents gouvernements, le combat semble néanmoins perdu d’avance. Les patrons ruminent, tandis que les ménages peuvent souffler un bon coup.
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