Coach’s Account of the Night in Marrakech: Chaos and Uncertainty

Coach’s Account of the Night in Marrakech: Chaos and Uncertainty

RFI : Pouvez-vous nous raconter votre expérience de la nuit à Marrakech ?

Tom Saintfiet : Nous avons fait une bonne préparation les premiers jours. Nous sommes arrivés ici lundi et hier soir, à 23 heures, heure locale, j’étais déjà au lit et cela a été un grand choc. Au début, j’ai pensé que quelqu’un frappait à ma porte. Ensuite, j’ai eu l’impression qu’il y avait un avion dans l’hôtel, qui est très proche de l’aéroport. C’était vraiment choquant, car cela n’est pas normal, c’est très agressif. J’ai eu l’impression que cela durait longtemps, mais cela ne faisait que 30 secondes. Ensuite, je me suis précipité dehors près de la piscine. Tous les joueurs, les membres du staff et d’autres touristes étaient là. Nous avons dormi près de la piscine.

Cela a perturbé votre préparation, comment l’avez-vous vécu ?

Nous sommes restés dehors toute la nuit. Nous n’avons pas pu rentrer à l’hôtel car c’était toujours dangereux, nous n’avons pas beaucoup dormi. Nous sommes toujours dans le même hôtel et nous devons préparer notre match de demain. Tous mes joueurs, tous les membres de mon staff ont été choqués cette nuit. Et c’est une catastrophe pour toutes les personnes qui vivent ici, les victimes, les familles.

Et chez vos joueurs, quel est le sentiment dominant ?

Pour le moment, ce n’est pas un sentiment positif. Beaucoup de joueurs veulent rentrer chez eux. La majorité ne veut pas jouer le match, c’est clair. C’est comme être dans un film d’horreur, nous ne pensons pas au football. C’est un match très très important pour nous car nous avons besoin d’une victoire ou d’un match nul pour nous qualifier pour la deuxième CAN. Et ce n’est pas une préparation normale, il y a peu de joueurs qui pensent au football.

Pensiez-vous que le match serait annulé ou reporté ?

Oui, pour moi, la seule décision correcte aurait été de reporter la rencontre. Nous sommes à Marrakech où plus de 1 000 personnes sont mortes et nous parlons de football, de jouer un match que nous pourrions jouer en octobre. Nous pouvons nous qualifier en octobre, c’est la même chose pour le Congo-Brazzaville. Pour moi, il n’est pas normal de jouer ce match par respect pour les morts, pour toutes les familles, pour les personnes qui travaillent dans la police, les hôpitaux… Se concentrer sur un match de football n’est pas le bon moment, je pense. La meilleure décision serait de ne pas jouer le match. Mais nous ne sommes pas en contrôle. Tout cela est décidé par la CAF. Nous devons jouer dimanche et nous ferons tout notre possible pour nous qualifier, mais c’est très difficile.

Avez-vous peur des répliques depuis vendredi soir ?

Nous n’avons aucun contrôle sur un tremblement de terre. Ce n’était pas prévu vendredi soir. Pour nous, la meilleure décision serait de rentrer chez nous avec nos familles. Nous sommes des humains avec des familles. Mais quand la CAF décide que nous devons jouer, nous jouerons.

En tant qu’entraîneur, en quoi cette situation modifie votre approche du match ?

Ce n’est pas un match ordinaire. Les visages des joueurs en disent long. Ils ne sont pas concentrés sur le football, ils n’ont pas l’esprit au match. Nous ferons tout samedi soir lors du dernier entraînement et dimanche dans la préparation du match pour créer un sentiment de concentration. Mes joueurs sont des athlètes, mais ce sont aussi des humains, je dois respecter cela.

Propos recueillis par Babacar Diarra

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