A Chartres, le vin en majesté à l’hôtel Le Grand Monarque

A Chartres, le vin en majesté à l’hôtel Le Grand Monarque

Sur le plateau de la Beauce, la cathédrale de Chartres domine les immensités céréalières. Aucune vigne à l’horizon. Pourtant, la ville où fut sacré Henri IV abrite depuis des décennies un repaire chéri des passionnés de vin : l’hôtel Le Grand Monarque. Non seulement parce que cette institution chartraine possède l’une des plus belles caves de France (30 000 bouteilles pour 3 000 références), mais aussi parce que l’élégante demeure de la place des Epars s’est imposée en prestigieuse ambassade des vins de Loire. Depuis 1983 s’y organisent en effet les rencontres festives de la Paulée, incontournable rendez-vous printanier des meilleurs vignerons ligériens.

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Héritier de la grande tradition de l’hôtellerie provinciale, Le Grand Monarque est un petit palace à la douceur ivoire, qui n’a cessé de se réinventer, sous l’impulsion de la famille Jallerat. Une histoire qui commence en 1968, quand Georges Jallerat et sa jeune épouse, Geneviève, rachètent la maison. Né en 1943, ce fils d’agriculteurs de l’Essonne quitte très tôt la ferme familiale pour tenter sa chance dans la restauration. L’autodidacte part à l’aventure, de Paris à New York. A son retour en France, en 1967, il atterrit à Chartres, engagé comme réceptionniste à l’hôtel Le Grand Monarque.

La dernière pelle dans le pressoir

Relais de poste au début du XVIe siècle, l’établissement devient maison hôtelière en 1634. Signalé dans le guide Michelin depuis 1900, le lieu s’est taillé une réputation gastronomique, notamment grâce à sa cave bien fournie. Mais ce monument historique s’endort sur ses lauriers. Plein d’entregent et de conviction, Georges Jallerat persuade au bout d’un an les propriétaires de lui céder l’affaire.

Les Jallerat redonnent vie à la maison. Au début des années 1980, le patron a l’idée d’y mettre en avant les vins de Loire. A l’époque, cet épicurien malicieux a sympathisé avec l’œnologue Jacques Puisais (1927-2020), célèbre apôtre des accords mets-vins, dont il a suivi les stages de formation. Ce dernier lui suggère de formaliser son projet en une Paulée des vins de Loire.

Inspiré d’une fête traditionnelle vigneronne, dont le nom fait allusion à la dernière pelle de raisins versée dans le pressoir, l’événement consiste en une célébration des appellations ligériennes à travers leur nouveau millésime et une sélection de vignerons, partagée entre grandes figures et jeunes prometteurs, mis en valeur par un repas (désormais préparé par des étoilés tels Michel Troisgros, Pierre Gagnaire, Thierry Marx, Olivier Nasti…). Dès 1983, ce moment rabelaisien connaît un succès dont la croissance continue jettera un coup de projecteur sur les vins de Loire autant que sur l’accueillant Monarque.

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2023-09-10 17:00:10
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