Les opérations de démoustication se multiplient en France en cette fin d’été. Avec plusieurs cas de dengue importée diagnostiqués, la présence importante du moustique-tigre, qui est maintenant bien implanté dans tout le pays, suscite des craintes chez les autorités sanitaires quant à la transmission de cette arbovirose.
Saint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique) dans la nuit de lundi à mardi. Châtillon (Hauts-de-Seine) la semaine dernière, Paris dans la nuit du 30 au 31 août. Les opérations de démoustication se multiplient un peu partout en France en cette fin d’été. L’objectif de ces opérations est toujours le même : prévenir la propagation d’une arbovirose – dans les cas mentionnés, la dengue – après la découverte d’un cas.
Quand déclenche-t-on une opération de démoustication ?
Lorsqu’un cas de dengue, vecteur de la maladie, est identifié, une opération de démoustication est lancée. Elle vise à éradiquer les spécimens adultes d’Aedes albopictus qui pourraient avoir été en contact avec la personne malade et à empêcher la transmission de l’arbovirose à une autre personne.
Une campagne d’information – affichage, distribution de tracts – est alors lancée à l’attention des habitants de la zone ciblée. La démoustication est réalisée la nuit pour limiter l’exposition de la population au produit pulvérisé et pour éviter que ce même produit ait un impact sur la faune non-cible (en particulier les insectes pollinisateurs). Bien que le produit utilisé et son dosage soient sans danger pour la population, il est fortement recommandé de suivre les précautions mentionnées sur le document d’information, note l’Agence régionale de santé des Pays-de-la-Loire.
Comment se déroule l’opération ?
Le traitement est effectué à l’aide de pulvérisateurs très bruyants embarqués sur des véhicules tout-terrain (4×4), ou directement par un agent habilité dans les zones difficilement accessibles. Ces agents sont protégés par une combinaison, un masque à cartouches et des gants.
Quels produits sont utilisés ?
Les insecticides utilisés varient en fonction des Agences régionales de santé (ARS). Par exemple, en Nouvelle-Aquitaine, les produits sont à base de pyréthrinoïdes ou de pyréthrines naturelles. D’autres produits sont accusés de perturber l’écosystème et notamment de nuire aux populations d’abeilles. À Saintes, la semaine dernière, une opération de démoustication avec de la deltaméthrine, un insecticide controversé, a été annulée suite à la mobilisation des écologistes.
Quelles précautions prendre vis-à-vis des produits ?
Alors, ces produits sont-ils dangereux pour les populations ? “Non”, affirment les ARS. Toutefois, il est vivement recommandé de respecter les précautions indiquées afin d’éviter tout contact avec le produit. Ainsi, l’ARS de Nouvelle-Aquitaine recommande de rentrer le linge, d’éloigner les animaux et leurs gamelles, de rester chez soi avec les fenêtres fermées, de ne pas s’approcher des machines de pulvérisation, de rincer à l’eau son mobilier de jardin, sa voiture, ses extérieurs… et enfin, de ne pas consommer les fruits et légumes du potager dans les trois jours suivant le traitement, même s’ils ont été soigneusement lavés.
À noter : les conditions météorologiques de cet été ont favorisé la prolifération des moustiques en cette fin d’été. La chaleur ainsi que les fortes précipitations du mois d’août sont en cause. Le site spécialisé Vigilance-Moustiques l’avait anticipé, prévoyant de nombreux phénomènes inhabituels et des foyers de piqûres dans la moitié Nord du pays. Alors que le moustique-tigre peut pondre sur des surfaces seulement humides et non dans l’eau, ces œufs restent normalement en dormance. Mais les pluies orageuses et la chaleur ont déclenché la maturation des œufs en larves, puis en nymphes, puis en moustiques adultes qui sévissent actuellement.
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2023-09-13 19:51:00
