Annonce d’Elisabeth Borne : les distributeurs autorisés à vendre l’essence “à perte” pour faire baisser les prix

Annonce d’Elisabeth Borne : les distributeurs autorisés à vendre l’essence “à perte” pour faire baisser les prix

Élisabeth Borne a annoncé que le gouvernement allait autoriser les distributeurs à vendre l’essence “à perte” pendant quelques mois pour faire baisser les prix. Que signifie cette annonce et va-t-elle vraiment faire baisser les prix ?

Annonce inédite d’Élisabeth Borne face à la flambée des prix de l’essence. Les distributeurs vont être autorisés à vendre de l’essence “à perte” pendant quelques mois pour leur permettre de “baisser davantage les prix”. Elle promet “des résultats tangibles” sur les prix à la pompe. Explications.

Vendre l’essence à perte, ça veut dire quoi ?

Vendre à perte, cela signifie revendre un produit au-dessous de son prix d’achat effectif. Autrement dit, vendre un produit moins cher que ce qu’il a coûté au vendeur. La revente à perte est interdite par la loi depuis un article du Code du commerce du 2 juillet 1963. Il existe toutefois des exceptions pour les commerçants les fins de saisons, pour s’aligner sur un prix plus bas d’un concurrent dans la même zone d’activités ou en cas de produit périssable par exemple. Dans la grande distribution, la loi avait relevé le seuil de revente à perte en 2018 et obligé une marge minimale de 10 % sur les produits alimentaires en rayons.

Combien de temps va durer cette vente à perte ?

Élisabeth Borne évoque “une période limitée de quelques mois”. Peu précise, la Première ministre n’a pas annoncé la date du début de cette opération, ni la durée précise ou son éventuelle reconduction dans le temps.

La vente à perte sera-t-elle obligatoire pour les pompistes ?

Élisabeth Borne évoque une autorisation, pas une obligation de vente à perte. Les stations-service traditionnelles n’appliqueront pas cette mesure. “Nous pompistes, il est hors de question qu’on vende à perte”, a réagi le président du syndicat professionnel Mobilians Francis Pousse qui représente 5800 stations-service traditionnelles, à l’exclusion de celles des grandes surfaces. “Mes adhérents vivent à 40, 50 % voire plus de la vente du carburant, donc s’ils vendent à perte, je leur donne trois mois”. Aucun grand groupe pétrolier n’a encore réagi.

Les prix vont-ils vraiment baisser ?

Pouvoir vendre à perte va automatiquement faire baisser les prix. Dans quelle proportion ? Difficile encore à dire. La grande distribution, qui propose les prix les plus bas du carburant, gagne en temps normal entre 1 et 2 centimes par litre d’essence vendu. Ses opérations de vente du carburant à prix coûtant (encore appelé “prix d’achat”) ont pu permettre ces derniers mois de faire reculer les prix à la pompe de plusieurs centimes. Mais attention à l’effet pervers : il ne faudrait pas qu’une grande surface baisse d’un côté les prix à la pompe et se rattrape sur les prix en magasin. Le consommateur n’y serait pas gagnant.

Pourquoi l’État ne baisse-t-il pas les taxes sur l’essence ?

Les taxes représentent plus de 60 % de la composition d’un litre de carburant. Pour l’État, c’est une grosse manne financière. “Chacun prend sa part”, déclare Élisabeth Borne au moment où le litre frôle les 2 € le litre y compris dans les supermarchés. “Il est normal de mettre à contribution les gros industriels”, poursuit la Première ministre. Et d’assurer : “La responsabilité de l’État, c’est aussi de baisser son déficit et sa dette”. Donc hors de question de baisser les taxes à la pompe.
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