Thionville. L’art de prélever à la source ses futurs maîtres-nageurs

Thionville. L’art de prélever à la source ses futurs maîtres-nageurs

Depuis plus de dix ans, Thionville officie comme centre national de formation de maîtres-nageurs. Lundi 11 septembre, 13 apprentis ont fait leur rentrée. Ce dispositif permet aux bassins locaux de ne pas être éclaboussés par le phénomène de pénurie qui touche le métier.

J.-M. C.

Aujourd’hui à 07:00

Régulièrement documentée dans nos colonnes , la pénurie de maîtres-nageurs est un mal profond et de saison. Chaque été, de nombreuses piscines naviguent en eaux troubles en matière d’effectif. Pas Thionville. Jamais Thionville. Sur ce point, les deux établissements coiffés par l’agglomération Portes de France, Hamelys à Basse-Ham et le centre aquatique communautaire de Thionville , restent au sec.

Un constat qui ne doit rien au hasard : depuis 2012, l’agglo est partenaire de la Fédération française des maîtres-nageurs sauveteurs (FFMNS). Ce qui lui octroie le statut, enviable, de centre national de formation de maîtres-nageurs. Une singularité à l’échelle de la défunte Lorraine.

« On aide les compétiteurs à trouver leur chemin professionnel »

Ce lundi 11 septembre, la nouvelle promotion, constituée de 13 aspirants, a fait la connaissance de Daniel Indrigo, coordonnateur de la formation. Ce poids lourd de la natation n’est autre que l’actuel président du Sporting-club Thionvillois, un géant avec ses 1 700 licenciés : « En termes d’effectif, nous sommes à la porte du top 10 français », éclaire le dirigeant.

Daniel ne le cache pas : abriter ce dispositif sert les intérêts locaux. Former à domicile permet de prélever, à la source, les futurs maîtres-nageurs du secteur. Et surtout, « d’offrir une voie de reclassement à tous ces jeunes qui ont passé du temps dans les bassins. On aide les compétiteurs à trouver leur chemin professionnel avec ce brevet d’État ».

« La profession a souffert d’un manque de valorisation »

À titre d’exemple, sept nageurs du SCT figuraient au générique de la formation délivrée l’année dernière. Ce vivier à disposition a permis d’accompagner la mise à l’eau du centre aquatique communautaire Hamelys. Sans cette proximité, le recrutement aurait pu se révéler très délicat : « Durant des années, la profession a souffert d’un manque de valorisation, regrette le septuagénaire, amoureux d’un métier qui souffre encore, selon lui, de nombreux préjugés. Pour le grand public, un maître-nageur se résume à surveiller un bassin. Ce n’est pas le cas, loin de là. La profession induit de nombreuses activités qui couvrent l’animation de cours aquatiques à l’enseignement aux scolaires en passant par de l’encadrement. Se retrouver au contact du public, c’est passionnant ».

Ce profil, varié, explique le recul du niveau d’exigence pour intégrer la formation : « Avant, les critères de performance sportive étaient plus élevés, reconnaît le coordonnateur. Désormais, il faut être titulaire du BNSSA et être capable de réaliser un 400 m en moins de 7’40’’. C’est à la portée d’un nageur qui sait… nager. » Dispensée sur dix mois, la formation se partage sur site et en « entreprise ». Le taux de réussite tutoie les 90 % et le taux d’embauche des brevetés atteint… 100 %. Une voie d’avenir, en somme.

2023-09-20 08:00:00
1695195536


#Thionville #Lart #prélever #source #ses #futurs #maîtresnageurs

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.