L’opposition n’étant pas convaincue, les critiques fusent après l’interview d’Emmanuel Macron diffusée aux 20 Heures de TF1 et France 2 dimanche soir. Dans cette interview de plus de 30 minutes, le président a fait plusieurs annonces sur des sujets tels que l’inflation, la transition écologique, l’immigration et l’international, utilisant son habituelle formule du “en même temps”.
Cependant, cela n’a pas suffi à convaincre les membres de la Nupes, dont certains élus ont déjà exprimé leur mécontentement. Selon la députée EELV Sandrine Rousseau, cette demi-heure de discussion n’était que du “blabla”. De son côté, l’élu LFI Éric Coquerel a qualifié le chef de l’État de “champion du baratin”, soulignant notamment une confusion entre “planification écologique” et “communication écologique”.
Le député a également tenu à corriger certaines déclarations du président, notamment celles concernant l’immigration. Sur le réseau social X (ex-Twitter), il a assuré que “non, l’Europe n’est pas le continent qui fait le plus dans l’accueil des migrants”.
Cette même question de l’immigration a également suscité la colère du député Thomas Portes, du même parti politique, qui considère que l’argument avancé par Emmanuel Macron est “une honte absolue”. Selon lui, il s’agit des “mêmes mots que l’extrême droite” et “les mêmes mots que les racistes”.
Interrogé sur BFMTV, Manuel Bompard a dénoncé “un bricolage total et un amateurisme complet” en ce qui concerne la question du carburant. La semaine précédente, Élisabeth Borne avait annoncé une autorisation de vente à perte, ce qui avait provoqué la colère des distributeurs. En conséquence, l’exécutif est revenu sur sa décision et le président a préféré accorder une aide aux plus modestes.
De son côté, l’élu écologiste Julien Bayou considère que la prise de parole d’Emmanuel Macron ne sert qu’à “tenter de masquer la contre-performance de ses troupes aux sénatoriales”. Selon lui, il s’agit d’une “interview pour ne rien dire”.
En ce qui concerne l’immigration, les critiques fusent de toutes parts. Yannick Jadot, nouvellement élu au Sénat, estime que le projet de leasing de voiture électrique “va dans la bonne direction, mais ne suffit pas”. Il demande au président de créer de l’enthousiasme autour de l’écologie plutôt que de faire un spectacle. Selon lui, Emmanuel Macron est “un fanatique de l’indifférence” en ce qui concerne l’immigration, utilisant “tous les poncifs de l’extrême droite”.
À droite, Emmanuel Macron n’a pas non plus convaincu. Éric Ciotti a d’ores et déjà déclaré qu’il ne voterait “jamais un texte qui prévoit la régularisation de migrants arrivés illégalement”. Selon lui, il n’existe pas de “en même temps en matière migratoire”. Le président des Républicains considère également que la proposition de revente de carburant à perte a été un “grand recul” face à la levée de boucliers des distributeurs.
Enfin, le député du Rassemblement national Sébastien Chenu juge les propositions d’Emmanuel Macron “complètement incompréhensibles”.
