Deux traitements prometteurs pour prévenir la COVID longue : la metformine et le Paxlovid

Deux traitements prometteurs pour prévenir la COVID longue : la metformine et le Paxlovid
      

La découverte selon laquelle la dexaméthasone réduit les risques de décès dus à la COVID-19 a marqué un tournant décisif dans la pandémie, mais il est devenu plus difficile d’identifier des médicaments capables de prévenir les conséquences à long terme de l’infection. Aujourd’hui, deux études indiquent que l’utilisation de la metformine, un médicament contre le diabète, et du Paxlovid, un médicament antiviral, pourrait réduire le risque de développer une COVID de longue durée (ou COVID longue).

On estime que cette affection, également connue sous le nom d’affection post-COVID-19 (ou encore syndrome post-aigu consécutif à l’infection par le SARS-CoV-2 [PASC] ou syndrome post-COVID), touche environ 10 à 20% des personnes ayant contracté la COVID-19, bien que la gravité et la durée de leurs symptômes varient.

“Je n’utilise pas le terme “percée” à la légère. Mais étant donné l’effet bénéfique observé lors de l’essai randomisé de la metformine, un médicament peu coûteux et bien toléré, je peux affirmer qu’il s’agit vraiment d’une percée majeure.”

– Eric Topol, professeur de médecine moléculaire

Une récente méta-analyse suggère que les vaccins contre la COVID-19 réduisent d’environ 43 % le risque de développer des symptômes persistants, mais étant donné que le virus continue de circuler, d’autres interventions sont nécessaires.

L’étude sur la metformine

Carolyn Bramante, de l’université du Minnesota à Minneapolis (États-Unis), et ses collègues ont entrepris de vérifier si le traitement précoce des patients atteints de COVID-19 par la fluvoxamine (un antidépresseur), l’ivermectine (un antiparasitaire) ou la metformine (un antidiabétique) pouvait prévenir la COVID longue. Pour cela, 1 323 adultes en surpoids ou obèses atteints de COVID-19 ont reçu, de manière aléatoire, l’un de ces médicaments ou un placebo, sans que ni les patients ni les médecins ne sachent quel médicament leur avait été attribué. Les patients ont ensuite été suivis pendant 300 jours pour déterminer si l’un de ces médicaments réduisait le risque de syndrome post-COVID – dont le diagnostic devait être établi par leur médecin.

L’étude, publiée en pré-impression dans The Lancet, indique que le traitement à la metformine réduit de 42 % le risque de développer une COVID longue par rapport au placebo. L’incidence de la COVID longue dans ce groupe était de 6,3 %, contre 10,6 % chez les personnes ayant reçu un placebo. L’ivermectine et la fluvoxamine n’ont pas eu d’effet significatif.

De plus, le traitement à la metformine a également permis de réduire de 40 % l’incidence des hospitalisations, des visites aux urgences et des décès liés à la COVID-19.

Un essai décisif

Jusqu’à présent, il s’agit de la seule étude randomisée ayant démontré son efficacité dans la prévention du syndrome post-COVID-19, a déclaré Éric Topol, professeur de médecine moléculaire, fondateur et directeur de l’Institut de recherche translationnelle Scripps à La Jolla, en Californie : “Je n’utilise pas le terme “percée” à la légère”, a-t-il reconnu. “Mais étant donné l’effet bénéfique observé lors de l’essai randomisé de la metformine, un médicament peu coûteux et bien toléré, je peux affirmer qu’il s’agit bien d’une percée majeure”.

La metformine est un médicament couramment prescrit pour le traitement du diabète, mais il est également utilisé hors AMM pour d’autres affections telles que le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) et l’obésité. Elle permet de réduire la résistance à l’insuline, mais elle a également un effet anti-inflammatoire. Des études sur des cellules infectées par le SARS-CoV-2 suggèrent qu’elle pourrait également réduire la réplication virale.

Selon Carolyn Bramante et ses collègues, d’autres études sont nécessaires, mais “ces résultats sont très pertinents dans le contexte actuel de la pandémie, car environ la moitié des patients de l’étude étaient vaccinés, et le suivi a duré 10 mois alors que le recrutement a eu lieu pendant la vague Omicron”. En effet, alors que “la COVID longue est une urgence de santé publique importante qui peut avoir des conséquences durables sur la santé, la santé mentale et l’économie, en particulier dans les groupes marginalisés sur le plan socio-économique, la metformine est sûre, peu coûteuse et largement disponible”.

Un médicament antiviral

La deuxième étude, publiée dans JAMA Internal Medicine, a cherché à déterminer si le traitement par un antiviral (Paxlovid) pendant la phase aiguë de la COVID-19 était associé à une réduction du risque de COVID longue. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un essai contrôlé randomisé, la réduction du risque observée (-26 %) est significative et justifie des recherches plus approfondies.

Yan Xie, de la Fondation pour la recherche et l’éducation des anciens combattants de Saint-Louis, dans le Missouri (États-Unis), et ses collègues ont identifié 35 717 personnes ayant été traitées par du Paxlovid dans les CINQ jours suivant un test COVID-19 positif et 246 076 témoins ayant été testés positifs mais n’ayant reçu aucun traitement antiviral. Ils ont constaté que le médicament était associé à une réduction de 26 % des symptômes de COVID longue dans différents organes, qu’ils soient vaccinés ou non.

L’étude ne portait que sur des sujets prenant du Paxlovid dans le cadre de son autorisation d’utilisation d’urgence, à savoir des adultes de plus de 60 ans ou des personnes souffrant d’une affection sous-jacente, les participants étant principalement des hommes.

“Il s’agit d’une réduction de risque que nous considérons comme importante”, a
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2023-09-25 13:35:17

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