Rhône – Isère. Le dernier TER Lyon

À Lyon, ce dimanche 24 septembre, il est environ 23 heures. Devant une petite poignée d’autocars, quelques centaines de personnes peinent à garder leur calme. « Alors là, ça m’était arrivé d’avoir mon train annulé ou bloqué sur la voie, d’avoir du retard. Mais de ne pas avoir un autre train ensuite, puis qu’on me demande de sortir du car qui est censé prendre le relais, c’est du jamais vu ! », grimace Émeline, une habitante de Domarin.

Des passagers excédés, un contrôleur désabusé

Tout est parti de l’annulation d’un train, une demi-heure plus tôt, le TER 17645, le dernier de la journée assurant la liaison de Lyon Part-Dieu à Grenoble. « Le conducteur de train n’a pas été programmé », lâche Raphaël, contrôleur, en bordure de quai. Puis de fulminer : « Ça fait plusieurs mois que je bosse à la SNCF. J’ai eu affaire à des retards, des trains bloqués, mais là, c’est la goutte qui fait déborder le vase. Comment voulez-vous expliquer ça aux passagers ? Qu’il n’y a pas de conducteur… Qu’il n’est pas venu ! » La situation est « une première » selon l’agent de la SNCF.

Prévenus par SMS trente minutes après l’heure de départ du train, les passagers, pour beaucoup des habitants du Nord-Isère, ont ensuite été accompagnés à des bus. Une fois installés, et alors que certains avaient payé leur ticket, un autre agent de la SNCF s’est présenté, puis a demandé aux non-Grenoblois de descendre pour prendre des taxis. Une démarche expliquée par le manque de place dans le bus et les tarifs des taxis : « Ramener quelqu’un à Grenoble étant beaucoup plus cher qu’à La Verpillière ou à La Tour-du-Pin », souffle une passagère, alors que l’agent, lui, plaide « une meilleure organisation. »

Il est 1 heure du matin. « En cas d’annulation et si un autre train ne peut prendre la suite, on a trois solutions », explique un responsable de la sécurité qui veut rester anonyme, alors que les passagers qui n’ont pas pu prendre le car s’amassent à l’accueil de la SNCF, en attente de taxis. « Soit faire appel à des autocars qui déposent les passagers aux gares qui auraient dû être desservies, soit solliciter des taxis, soit contacter des hôtels pour héberger les passagers. »

Pour la SNCF, les coûts d’une telle annulation peuvent être conséquents. Le trajet en taxi pour se rendre depuis la gare SNCF de Lyon à la gare de Bourgoin-Jallieu, a coûté environ 140 € mais avec 4 passagers. Le trajet Lyon-Grenoble, c’est près de 300 euros.

« C’est sûr qu’on a intérêt à ce que tout se passe bien », soupire Raphaël, le contrôleur.

La SNCF, contactée par Le Dauphiné libéréa répondu que « concernant le TER 17645 de ce dimanche 24 septembre, suite à une absence non prévue, SNCF Voyageurs TER a mis en place un dispositif adapté permettant la prise en charge de l’ensemble des clients. » Quant à savoir si la situation était inédite et combien l’annulation du train lui avait coûté, l’entreprise ferroviaire n’a pas souhaité apporter plus de précisions.