Tsovinar Khatchatrian, porte-parole du Parlement, avait initialement annoncé que le vote aurait lieu mercredi. Cependant, les élus se sont finalement prononcés mardi en faveur de la ratification du statut de Rome, qui est le traité fondateur de la Cour pénale internationale (CPI), avec 60 voix pour et 22 voix contre. La Russie voit ce projet d’un très mauvais œil, car la Cour a émis un mandat d’arrêt contre le président Vladimir Poutine au printemps dernier.
Lors de l’ouverture des débats mardi, Eghiche Kirakosian, un responsable arménien chargé des affaires de justice internationale, a plaidé en faveur de l’adhésion à la CPI pour “créer des garanties supplémentaires pour l’Arménie” face à l’Azerbaïdjan. En effet, Bakou vient de remporter une victoire militaire rapide, mettant ainsi fin au séparatisme des Arméniens du Haut-Karabakh. Erevan, qui accuse la Russie de l’avoir abandonné face à un adversaire plus riche et mieux armé, s’inquiète désormais pour la sécurité de son territoire.
La ratification de ce statut garantit que toute éventuelle invasion de l’Arménie “relèvera de la compétence de la CPI”, ce qui aura un effet dissuasif, a déclaré Eghiche Kirakosian devant les élus arméniens. L’Arménie avait signé le statut de Rome en 1999 mais ne l’avait pas ratifié, invoquant à l’époque des contradictions avec sa Constitution – un obstacle qui a depuis été levé.
