Ouverture d’un nouveau centre médical à Anvers : « Nous voulons réduire le nombre de crises cardiaques » (Anvers)

Chaque année, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dresse un tableau par pays du nombre de personnes qui meurent avant l’âge de soixante-dix ans et du nombre d’années de vie perdues. En Belgique, c’est beaucoup : pas moins de quatorze pays européens ont moins d’« années de vie perdues » que notre pays. L’une des principales raisons en est le manque de prévention. La Belgique ne consacre que 1,7 % de son budget total de santé à la prévention. C’est le plus bas de l’Union européenne, après la Slovaquie et la Grèce.

L’entrepreneur Zvi Donat, qui vit à Anvers, veut faire quelque chose à ce sujet. Cette semaine, il ouvre un tout nouveau centre avec son entreprise privée Mediport dans le quartier calme de Cadix à Anvers Nord, où sont effectués des services de prévention et de diagnostic. « Je veux que les gens viennent dans ce centre médical lorsqu’ils ne sont pas malades », déclare Zvi Donat. « Les personnes âgées de 40 ans et plus devraient faire contrôler leur cœur ici. Surtout si vous avez un travail stressant, un tel examen cardiaque n’est pas un luxe inutile. De nombreuses personnes font contrôler leur voiture par un garage plusieurs fois par an, mais ne prêtent que peu ou pas d’attention à leur cœur. Alors que c’est quand même bien plus important. Nous voulons réduire le nombre de crises cardiaques.

Investissement de plus de huit millions d’euros

Zvi Donat a récolté plus de huit millions d’euros pour créer le Mediport Medical Center Cadix. Il ne faut pas confondre cela avec le nouvel hôpital Cadix du Ziekenhuis Netwerk Antwerpen (ZNA), qui a ouvert ses portes le mois dernier dans la même zone. Les patientes peuvent également faire contrôler préventivement leur cœur au ZNA, ou les femmes peuvent subir une mammographie des seins.

Pourquoi les gens viendraient-ils à Mediport ? « Parce que Mediport n’est pas un environnement hospitalier », explique Ferdinand Witt-Dorring, directeur des opérations de Mediport. Il est originaire d’Autriche, mais vit à Anvers depuis un certain temps. « Ici, nous offrons aux gens des sièges confortables et une tasse de café. Et en collaboration avec la société GE HealthCare, qui a fourni l’infrastructure de notre centre, nous souhaitons proposer un traitement « tout-en-un », par exemple pour la cardiologie. Cela signifie que vous pouvez d’abord discuter avec une infirmière de vos habitudes de vie, de votre alimentation saine, de votre activité physique et si, par exemple, vous avez des membres de votre famille souffrant de problèmes cardiaques. L’infirmière peut alors prendre du sang, faire un scanner de votre cœur et discuter immédiatement des résultats avec un cardiologue. Si votre cœur est en mauvais état, le cardiologue peut vous orienter vers un hôpital. Ou encore, il peut voir que votre cœur va toujours bien, mais que vous devrez peut-être faire des efforts supplémentaires pour que cela reste ainsi. Il pourra alors vous orienter le jour même vers un diététicien ou un médecin du sport. Ces gens sont également dans notre immeuble.

30 à 40% plus cher qu’à l’hôpital

Mediport ne reçoit aucune subvention du gouvernement. «Nous travaillons avec des médecins indépendants, qui travaillent parfois aussi dans un hôpital», explique Ferdinand Witt-Dorring. « Leurs tarifs ici sont en moyenne 30 à 40 % plus élevés qu’en hôpital. Mais nous nous concentrons spécifiquement sur un large public. Il existe des spécialistes qui facturent trois fois plus dans leur propre cabinet que dans un hôpital. Ce n’est pas possible chez nous. Nous plafonnons les suppléments qu’ils peuvent demander aux clients.

Sur les huit millions d’euros qu’a coûté ce centre médical, 1,5 million d’euros ont été récoltés auprès d’investisseurs individuels. 2 500 personnes ont accordé un prêt à Mediport via le « crowdlending ». Ils perçoivent à cet effet un taux d’intérêt annuel de 9,75% brut. Cela représente 6,82% net, car le précompte mobilier est toujours déduit. Au bout de quatre ans, ils recevront un remboursement intégral du montant investi. Un investissement était possible à partir de 500 euros par personne.

«Nous sommes tellement satisfaits de ce ‘crowdlending’ que nous pourrions recommencer l’année prochaine», déclare Zvi Donat. «Nous souhaitons ouvrir un deuxième centre médical à Gand avant l’été. Cet argent sera utile pour cela. Il peut sembler que les taux d’intérêt soient élevés, mais aujourd’hui, nous devons payer des intérêts bien plus élevés aux banques.»

Après les ouvertures à Anvers et Gand, Mediport souhaite ouvrir dans les années à venir quatre autres centres médicaux dans les villes centrales de notre pays.