Grenoble. L’innovation à tous les étages du campus numérique de GEM

Quel est l’enjeu de ce campus numérique ?

« Nous voulions un campus qui reflète l’identité de Grenoble école de management (GEM), une école très différenciante axée sur l’innovation. Le choix, il y a dix ans, de s’installer à Paris (où nous avions déjà un campus) s’est avéré nécessaire. On avait besoin de développer l’international (car la concurrence entre les écoles est rude) ainsi que le programme éducatif à destination des grandes entreprises dont beaucoup ont leur siège à Paris. Parfois, c’est compliqué pour elles de venir jusqu’à Grenoble et l’enjeu était de proposer une partie des formations à Paris. Nous avons aussi beaucoup d’alternants à GEM qui intègrent de très grandes entreprises et qui nous demandaient d’effectuer leurs cours à Paris durant leur alternance. »

En quoi ce campus témoigne-t-il de votre engagement dans la transition durable ?

« GEM est engagée de longue date dans la transition énergétique. De nouveaux programmes internationaux sur le climat sont accessibles à nos étudiants alors que nos enseignants sont contributeurs du Giec. Nous avons pu mettre notre influence dans le choix de l’immeuble : il est bas carbone, si ce n’est zéro carbone, alimenté par géothermie, équipé de panneaux solaires. Cela rappelle un peu l’histoire de GEM qui a toujours fait le pari de territoires en devenir, aujourd’hui des centres de gravité. À Pantin (Seine-Saint-Denis), il y a tout un renouvellement urbain le long du canal de l’Ourcq, une présence très forte d’autres entreprises qui ont fait le même pari que nous (BETC, Decaux, Chanel, Hermès…) et une volonté de la Ville de garantir cette mixité. Nous avons par ailleurs identifié l’absence de formation bachelor post-bac à Pantin or, c’est aujourd’hui pour les écoles de commerce un vecteur de développement optimal. Autant on fait le plein sur le concours aux grandes écoles, autant la capacité à se développer sur le post-bac est assez importante. »

Vous le dîtes : la concurrence est rude entre les écoles de commerce. Comment se démarquer ?

« Un projet comme ce campus ne marche que si l’on est une école ultra différenciante et que l’on importe notre capacité à être l’école de management de l’innovation. On le démontre tous les jours dans nos programmes. Je pense par exemple au CY Tech avec l’université de Cergy (Val-d’Oise) qui forme des managers-ingénieurs. C’est bien cette culture d’innovation et d’hybridation qui permet de le faire et c’est l’ADN de l’école qui le porte. »

L’innovation se retrouve-t-elle dans la pédagogie ?

« À GEM, l’enseignement est moins vertical, l’étudiant est davantage en situation de restitution et de collaboration. On a lancé un nouveau cours immersif à partir du ski recyclable dans un territoire de la montagne lui-même en transition. À partir de ces données (on travaille avec Rossignol et Tessi), on a développé en interne dix heures d’enseignement virtuel pour un millier d’étudiants. C’est énorme. Ainsi, chaque étudiant apprend à son rythme et interagit ensuite avec son professeur. C’est ça l’innovation pédagogique. »