Les sauts de classe : une pratique méconnue et parfois mal comprise

Les sauts de classe : une pratique méconnue et parfois mal comprise

Contrairement au redoublement, le fait de “sauter une classe” est un phénomène peu évoqué. Chaque année, plusieurs centaines d’élèves font le choix d’avancer dans leur parcours scolaire. Cette décision, souvent difficile à prendre et parfois incomprise par les écoles, implique quelques formalités administratives. Il faut obtenir une attestation d’avis de la direction de l’école fréquentée par l’élève, un avis similaire du centre PMS (Psycho-Médico-Social) et une déclaration officielle des parents, qui ont le dernier mot quant à l’avancement de leur enfant.

Les attestations d’avis doivent être argumentées. La direction de l’école consulte tous les membres de l’équipe pédagogique avant de se prononcer, tandis que le centre PMS fournit une synthèse des constats concernant les besoins et les caractéristiques propres à l’élève en question.

Environ 0,2 % des élèves sont concernés par cette pratique. Les données fournies par l’administration portent sur les sauts de classe effectués entre 2020-2021 et 2021-2022, ainsi que sur les quatre années précédentes. Cette pratique reste rare, ne touchant chaque année qu’entre 0,20 et 0,22 % des élèves, de la première maternelle à la quatrième secondaire.

Le passage le plus fréquent se fait entre la cinquième primaire et la première secondaire, malgré les difficultés liées aux règles d’inscription et au Certificat d’Études de Base (CEB). À la rentrée 2021-2022, 550 enfants (1,04 % de l’effectif total des enfants en cinquième primaire) ont fait ce saut. Le deuxième scénario le plus fréquent concerne le passage de la deuxième maternelle à la première année primaire (287 élèves il y a deux ans, soit 0,60 %). Enfin, 166 enfants sont passés de la première à la troisième primaire (0,32 %).

Les enfants à haut potentiel sont souvent concernés par cette pratique, car un parcours scolaire classique ne leur convient pas toujours. Lorsque le contexte scolaire leur paraît peu stimulant, ils peuvent réagir de différentes manières, parfois en se désintéressant totalement de l’école par ennui. Bien que certaines écoles puissent proposer des pédagogies adaptées, le saut de classe est parfois considéré comme une solution pour certains de ces élèves.

Cette mesure implique que l’enfant s’adapte à un groupe d’élèves plus âgés et fasse preuve d’une maturité suffisante pour répondre aux exigences intellectuelles et sociales. Il peut y avoir un écart important en termes de développement physique, affectif et émotionnel entre l’élève avancé et les autres élèves de sa classe. Pour faciliter son intégration, il est parfois préférable que plusieurs enfants effectuent leur saut de classe en même temps et se retrouvent ensemble dans une classe d’élèves plus âgés. De plus, le passage de l’enfant au cycle d’enseignement suivant peut être bénéfique, notamment s’il implique un changement d’école et la constitution d’un nouveau groupe d’amis : cela atténue l’impact socio-affectif de l’avancement.

Il est important de préparer soigneusement cette démarche avec tous les acteurs concernés pour que cela soit bénéfique pour l’élève. Les témoignages recueillis confirment que ce n’est pas toujours facile et que certains obstacles peuvent survenir. Il est donc essentiel d’accompagner l’élève tout au long de ce processus.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.