Début d’épidémie de rougeole dans le sud de la France

Début d’épidémie de rougeole dans le sud de la France

Assiste-t-on à un début d’épidémie de rougeole en France ? Entre le 19 septembre et le 17 octobre, 59 cas ont été notifiés dans la seule commune de Guilherand-Granges, en Ardèche. La plupart sont des collégiens issus de l’établissement public Charles-de-Gaulle, qui compte 650 élèves. Trois écoles primaires du secteur sont également concernées, et quatre adultes ont récemment déclaré la maladie. La situation pourrait rapidement s’aggraver, redoutent les experts, car la rougeole est extrêmement contagieuse : en l’absence d’immunité préalable, un malade contamine en moyenne entre 15 et 20 personnes sur une période allant de cinq jours avant à cinq jours après l’apparition de l’éruption cutanée caractéristique.

« Heureusement, la couverture vaccinale du collège est très bonne : 95 % des collégiens ont reçu les deux doses nécessaires. Autrement, vu la contagiosité de ce virus, nous aurions déjà plus de 300 cas », rassure l’agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes, qui s’est rendue sur place début octobre pour vérifier les carnets de vaccination des élèves. Résultat : « 100 % des non-vaccinés connus ont attrapé la rougeole »indique l’agence. Soit 11 cas, dont deux enfants qui ont dû être hospitalisés plusieurs jours. Parmi les autres collégiens contaminés, 32 ont reçu les deux doses de vaccin censées pourtant offrir une protection efficace et durable contre le virus.

Les vaccinés représentent ainsi 74 % des cas de rougeole notifiés. Un taux particulièrement élevé. Lors des dernières épidémies (2018-2019 ou 2008-2011), 75 % à 95 % des contagions étaient au contraire survenues chez des individus non ou insuffisamment vaccinés. Cette situation atypique explique sans doute les réticences de l’ARS à communiquer publiquement ces chiffres.

Les conséquences de l’épidémie de 2008-2011

A l’issue d’une réunion avec plusieurs experts, deux hypothèses émergent. En analysant dans les détails les tampons de vaccination, il s’avère que les trois quarts des enfants vaccinés et contaminés ont reçu leur première injection avant 1 an. En temps normal, la Haute Autorité de santé recommande une première dose à 1 an, suivie d’une deuxième entre 16 et 18 mois. Sauf… en situation épidémique, où il est recommandé de procéder à la première injection dès que le nourrisson est cas contact. L’objectif est ici d’éviter certaines complications graves, notamment l’encéphalomyélite, une inflammation du système nerveux qui survient dans 0,5 à 1 cas sur 1 000 chez les nourrissons.

Or, précisément, l’épidémie majeure de 2008-2011, avec ses 43 000 cas estimés de rougeole en France, correspond aux années de naissance des collégiens actuels. « Les parents de ces collégiens ont probablement été incités à vacciner au plus tôt leur nourrisson, vu l’ampleur de l’épidémie à cette époque »retrace l’ARS. En outre, l’Ardèche était l’un des départements les plus durement frappés. C’était aussi l’un des départements le moins bien vacciné.

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2023-10-19 17:21:31

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