Johann Zarco : Enfin la victoire tant méritée !

Il y avait de quoi devenir fou. Tout envoyer balader et ranger ses ambitions pour de bon au placard. Johann Zarco, présent dans la catégorie reine depuis 2017, était souvent sur la photo, mais jamais au premier plan. Des podiums à foison, quelques poles, beaucoup d’espoir dès ses premiers tours de piste en MotoGP. Dès sa première course au Qatar, il mène la bande durant six tours avant de chuter. À Valence, il joue la victoire face à Dani Pedrosa mais se contente de la deuxième place. Une chute au Mans en 2018 alors qu’il avait la victoire en ligne de mire, une victoire qui lui file sous le nez en Argentine alors qu’il est en tête au 20e tour, une combinaison qui s’ouvre à Barcelone en 2021 alors qu’il mène la course à 12 tours de l’arrivée… Au fil d’une carrière pleine de promesses et de contraintes, il est devenu le pilote avec le plus de podiums et de poles sans victoire dans toute l’histoire du MotoGP. On pourrait croire que le sort s’est acharné sur le Français depuis six ans. Chaque saison ou presque, il a touché du doigt cette victoire qui ne cessait de lui échapper. Et c’est lorsqu’on s’y attendait le moins, au cœur d’une saison moins réussie et d’une séquence difficile où les problèmes se sont accumulés, qu’il a finalement conclu, en Australie, et décroché ce succès qui lui a longtemps été refusé au guidon de sa Pramac-Ducati, la meilleure moto du plateau qu’il ne pilotera bientôt plus. “Je commençais un peu à perdre espoir”, a avoué le pilote de 33 ans au micro de Canal+. “Même si j’essaie de travailler au mieux, certaines sensations ont du mal à venir. Après tant de courses, enfin gagner me procure tellement d’émotions… J’ai encore du mal à réaliser.” Après tant de courses, enfin gagner me procure tellement d’émotions. Il a fallu attendre 120 courses et le 20e podium pour enfin monter sur la première marche. Il a aussi dû digérer la frustration d’une carrière pourtant bien engagée, celle de se faire dépasser par un compatriote, Fabio Quartararo, qui, lui, n’a pas perdu de temps pour remporter des victoires et un titre mondial. Mais ce samedi, aux antipodes sur la piste de Phillip Island, c’était son moment. “La sensation est incroyable”, savoure-t-il enfin. “J’ai fait un bon départ et j’ai dû me battre énormément. Quand j’étais derrière Pecco (Bagnaia), je me suis accroché pour rester au contact. On a vu que Jorge Martin ralentissait énormément et j’ai essayé de le dépasser. Il fallait que la longue course soit le samedi pour débloquer le compteur.” “Après tant de courses, enfin gagner me procure tellement d’émotions… J’ai encore du mal à réaliser.” Comme la poisse lui colle aux basques, Zarco a été privé de sa toute première Marseillaise sur le podium. “J’ai dit au président de la Fédération internationale que c’était scandaleux parce qu’il n’y a pas eu l’hymne sur le podium”, s’est agacé Zarco au micro de Canal+. “Pour la première victoire de ma carrière en MotoGP, j’aurais voulu ressentir un peu d’émotion. Heureusement, je le connais bien et j’ai pu le chanter à tue-tête jusqu’au bout.” Malgré tout, le pilote français a tout de même chanté l’hymne a cappella et de toutes ses forces sur la plus haute marche du podium. Il en aurait fallu plus pour gâcher ce bonheur qu’il court après depuis sept ans et auquel il avait fini par ne plus croire.
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