Mécontentement des classes populaires face à la montée du MCG

Mécontentement des classes populaires face à la montée du MCG

Mécontentement des classes populaires

Aux États, Mauro Poggia arrive en tête à Vernier, Meyrin, Onex, Lancy ou encore Versoix, dépassant le duo sortant de gauche Lisa Mazzone et Carlo Sommaruga. De même à Chancy, Perly et Thônex où c’est cette fois l’UDC Céline Amaudruz qui le suit. En ville de Genève, enfin, le MCG se place troisième juste derrière le tandem rose-vert.

Lire aussi: À Genève, victoire de la droite populiste au Conseil national

A l’échelle genevoise, le résultat du MCG est considéré comme un coup de force. Sans base nationale, le parti obtient généralement de moins bons résultats aux élections fédérales qu’aux élections cantonales, l’UDC profitant à lui seul du vote populiste. Mais cette fois-ci, les choses se sont déroulées différemment. En plus de son ancrage dans les communes, Pascal Sciarini, politologue à l’Université de Genève, souligne “l’effet Poggia” qui a fait la différence pour hisser la liste au National. “Dans un contexte d’insécurité et de hausse du coût de la vie, le parti a certainement bénéficié du vote contestataire et sécuritaire, notamment dans des zones où les classes populaires estiment ne pas toujours être bien défendues par la gauche”, analyse-t-il, en soulignant la probabilité que le MCG ait récolté quelques voix déçues de la gauche radicale. Les alliances politiques ont également pesé. “Sans l’alliance étendue avec la droite, le MCG n’aurait pas obtenu son deuxième siège”, affirme Pascal Sciarini.

“Nous avons élargi notre électorat”

Après le départ fracassant du tribun Eric Stauffer en 2016, qui a entraîné des années de crise ponctuées de querelles internes et de défaites électorales jusqu’en 2020, le MCG a réussi à reprendre du poil de la bête. Outre le vote de dimanche, les récentes élections cantonales au cours desquelles le parti a remporté trois sièges l’ont confirmé. Son président, François Baertschi, s’en félicite. “Les communes suburbaines font partie de notre ADN depuis 2005, mais la bonne nouvelle, c’est que nous avons élargi notre électorat de classes moyennes populaires à d’autres profils, notamment des employés du tertiaire qui ont fait des études supérieures”, souligne-t-il, reconnaissant que la ville de Genève reste un point faible. La concurrence des travailleurs frontaliers et la hausse des primes d’assurance maladie sont deux thèmes sur lesquels le MCG a axé sa campagne. “Sur les stands, nous avons réussi à convaincre des gens qui ne votaient pas. C’est ce qui a fait la différence”, estime François Baertschi.

“Nous ne céderons jamais ce terrain au MCG”

Face à la montée du MCG qui les talonne dans les grandes communes populaires de la rive droite, les socialistes se mobilisent. “Nous ne céderons jamais ce terrain au MCG”, prévient le président du parti, Thomas Wenger, soulignant le bon score de ses troupes qui a permis aux socialistes de gagner un siège supplémentaire au National.

Cependant, comment expliquer que le MCG séduise autant les classes populaires ? “Face à une population inquiète et parfois précarisée, accuser les travailleurs frontaliers sans proposer de solutions concrètes est une réponse facile qui peut rassurer certains électeurs”, estime Thomas Wenger. “Mais de notre côté, nous sommes implantés dans ces communes depuis longtemps, tant au niveau exécutif que législatif, les habitants constatent les résultats concrets d’une politique sociale axée sur les services publics. C’est pourquoi nous restons en première position.”

Lire aussi: Au Conseil des États, Mauro Poggia déterminé à dynamiter l’alliance rose-verte

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.