Cinq étoiles pour les concerts d’adieu de l’Emerson String Quartet à New York

Cinq étoiles pour les concerts d’adieu de l’Emerson String Quartet à New York

2023-10-23 17:47:14

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Après 47 saisons, l’Emerson String Quartet a donné ses derniers concerts le week-end dernier pour la Chamber Music Society du Lincoln Center. Quatuor à cordes américain le plus marquant après le Juilliard, Deutsche Grammophon les a choisis dans les années 1980 pour enregistrer le répertoire central du tout nouveau format CD. Leur discographie leur a valu des récompenses pour leurs recueils des quatuors de Beethoven, Chostakovitch et Bartók, entre autres, et une renommée.

Emerson a toujours voulu dire « intensité » ; leur son robuste semblait souvent à la limite de la violence, surtout en live. Bien que le concert de samedi ait voilé cela de chaleur et de réflexion, l’intensité était là et sans aucun doute alimentée par l’ovation forte et vocale du public au moment où le groupe est monté sur scène.

Le programme d’un quatuor tardif dans son style était de la musique de styles récents, le Quatuor Op 130 de Beethoven en si bémol majeur, avec la Grosse Fuge comme dernier mouvement, et après l’entracte le Quintette en do majeur de Schubert. Une note de programme du violoniste Eugene Drucker expliquait que le Quintette était la pièce utilisée comme transition entre le violoncelliste David Finckel et Paul Watkins en 2013 – Finckel s’est joint à lui pour ce concert, formant un quintette – et que l’Op 130 était « la seule pièce à travers laquelle tenter une synthèse de notre vie et de notre travail en tant que musiciens de quatuor ».

Cela s’est traduit par une performance captivante. Le son était raffiné, avec une surface chaude et douce et une sensation de poids et de force en dessous. Cela donnait un sentiment d’équilibre et de perspicacité. Le style tardif de Beethoven, venant du plus profond de l’esprit du compositeur sourd, peut sembler fragmenté ; le défi est de relier sa logique et sa volonté. C’est comme écrire Finnegans réveil avec la prose succincte et placide d’Hemingway.

L’Emerson le fit avec subtilité et sagesse. Plutôt que de différencier quoi que ce soit comme transitionnel ou gestuel, ils ont tout joué avec le même poids. Les changements rapides d’humeur et d’idées musicales étaient liés par une manière de façonner la fin d’une phrase de manière à préparer parfaitement le début d’une autre. Ce type de transmission de la musique est le summum de la musique de chambre et on l’entend rarement aussi naturel et expressif.

Le quatuor est devenu un quintette avec l’ajout du violoncelliste David Finckel, au centre © Da Ping Luo

Le rythme du Presto était revigorant, la musique étonnamment ludique. L’Andante était un peu poli, mais l’Alla danza tedesca était suave, avec un rythme terreux. La Cavatina avait le sentiment d’un désir de liberté. La Grosse Fuge a été rapide, tranchante, avec une sensation de lutte et un superbe équilibre entre humeurs introverties et extraverties. Les rythmes pointés étaient bondissants, propulsés par l’intensité du quatuor. C’était une excellente technique et une réflexion encore plus approfondie.

Le majestueux Quintette de Schubert est d’un style tardif très différent, le jeune compositeur contemplant la vie tout en sachant que sa mort n’est pas loin. Les circonstances démentent à quel point la musique peut être sereine, et l’Emerson a fait ressortir le soleil et la tendresse. Avec un sens de la forme très différent de celui de Beethoven, ils ont relié la longue ligne directrice avec un doux legato.

Les équilibres internes entre les cinq instruments étaient superbes, toujours clairs. Le long Adagio avait un sens exalté du cérémonial, le groupe jouant avec un son lyrique et symphonique. La tempête du milieu est revenue au grand calme. Le Scherzo était formidable, le jeu le plus entraînant de la soirée, et l’Emerson a apporté une grande énergie de danse et une grande articulation au final, la réflexion étant à nouveau aussi exquise que l’énergie, le sens du style plein de vie et de joie. C’était un adieu avec grandeur.

★★★★★

emersonquartet.com

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