Un camion équipé pour le dépistage des cancers en Bretagne

Un camion de 27 tonnes, équipé d’un mammographe, d’un échographe et d’une table d’examen. C’est le projet sur lequel travaille le centre régional de coordination des dépistages des cancers (CRCDC) en Bretagne. L’ambition ? Se rendre au plus près des populations éloignées des centres pour proposer les dépistages des cancers du sein, de l’utérus et du cancer colorectal. “On constate qu’au-delà de quinze minutes de trajet, le taux de dépistage diminue”, analyse Bettina Olivo, chargée de mission santé publique. En Bretagne, les onze îles habitées représentent, en ce sens, un enjeu.

42 points de stationnement imaginés

Le CRCDC a recensé les communes concernées par cet éloignement. 179 ont été identifiées sur les quatre départements de la Bretagne administrative. Dans celles-ci, le taux de dépistage moyen du cancer du sein s’élève à 40 %, quand la moyenne régionale est de 51, 1 %. Alors, pour desservir ces publics “fragiles, précaires et éloignés des systèmes de santé”, le CRCDC a imaginé 42 points de stationnement situés à bonne distance. Onze ont été pensés dans le Morbihan, dont Arradon et Quiberon. L’unité mobile ne pourrait pas embarquer pour les îles. “À Quiberon, nous pourrions rester deux semaines”, indique Bettina Olivo.

À bord de l’unité, un généraliste, gynécologue ou sage-femme serait nécessaire, tout comme une secrétaire et un radiologue. 174 de ces spécialistes ont été contactés. “Nous les avons interrogés, précise la chargée de mission sur le projet. Les retours sont très positifs. S’ils sont prêts à s’engager à hauteur de ce qu’ils nous disent, nous pourrions couvrir les jours que nous avions envisagés”. L’unité mobile serait déployée 232 jours par an, du lundi au vendredi. Des modèles semblables existent déjà dans l’Orne et l’Hérault.

Encore faut-il que l’équipement soit financé. Son coût est estimé à 950 000 €. Le semi-remorque représente les deux tiers de cet investissement et le mammographe mobile est estimé à 260 000 €. Sous statut associatif, le CRCDC compte notamment sur le concours de ces partenaires habituels (agence régionale de santé, assurance maladie et MSA) pour faire aboutir le projet. “L’Agence suit avec attention l’évolution du dossier”, précise l’ARS, qui préfère attendre la stabilisation du projet avant de se prononcer sur le financement.

La course Palais rose, prévue initialement ce dimanche 29 octobre à Palais, devait reverser les fonds récoltés au futur équipement. “Nous avions envie de participer à un projet local, souligne Jean-Claude Loriot, conseiller municipal à Palais et membre de l’organisation de la course. Ici, à Belle-Ile, les femmes ont plus de difficultés à se faire dépister que sur le continent”. Malgré l’annulation de la course, la volonté reste identique. “Il a été convenu que nous conservions l’argent récolté pour le reverser une fois que la structure juridique sera prête”, précise Claude Le Borgne, directeur de l’association qui coordonne la course. L’équipement pourrait voir le jour à partir de 2025.