Love Motels au Brésil : des frères et sœurs perpétuent l’héritage familial

Luciana Ligeiro et son frère Gabriel entrent par l’entrée arrière. Un long couloir se trouve devant eux, avec les portes des pièces menant à gauche et à droite. De là, le personnel de service entre dans les chambres pour nettoyer ou fait passer la nourriture par les trappes latérales. Tout est très anonyme, ce qui est particulièrement important pour les invités ici.

Le Nuu est ce qu’on appelle un love motel. Ce type de love hôtel fait autant partie du Brésil que le Carnaval ou la Caipirinha. On estime qu’il y en a environ 5 500 à travers le pays, pour un total d’environ 100 millions de visites par an, selon la Motel Association.

C’est ce qui fait un love motel

Alors qu’en Allemagne les love hôtels sont principalement associés à la prostitution, les love motels de ce pays d’Amérique latine s’adressent à un groupe cible beaucoup plus large : ils sont utilisés aussi bien par des liaisons secrètes que par des couples mariés depuis longtemps ou des adolescents qui vivent encore chez leurs parents. Et parfois les clients avec leurs prostituées, ça fait partie de toute la vérité.

Ces établissements sont généralement situés en périphérie des grandes villes, sur les grands axes routiers. Le Nuu est également situé sur une autoroute très fréquentée qui relie l’est et l’ouest de la métropole de São Paulo. Un million de voitures y passent chaque jour.

Des lampes de différentes couleurs s’allument désormais au-dessus des portes des chambres du couloir de service : rouges lorsque les chambres sont occupées, bleues ou vertes lorsque les collaborateurs peuvent y entrer ou qu’elles ont déjà été nettoyées. Il y a des draps usagés, des assiettes avec des restes de nourriture et des bouteilles vides sur le sol dans le couloir. Un paquet de préservatifs déchiré.