La campagne de vaccination contre le HPV dans les collèges : une situation mitigée

Attitude difficilement lisible des pouvoirs publics, tiédeur des écoles sous contrat, désaffection des médecins… L’immunologue Françoise Salvadori revient pour “Libération” sur la campagne de vaccination contre le HPV dans les collèges, qui ne décolle pas pour l’instant.

Dans la chronique précédente du 24 octobre, nous avions abordé les loupés de la campagne de vaccination contre le papillomavirus, qui ne décolle pas, pointant une incapacité française à regarder les échecs du passé. Françoise Salvadori, maître de conférence en immunologie, coauteur d’Antivax, la résistance aux vaccins du XVIIIe siècle à nos jours (éd. Vendémiaire), se montre moins sévère. Et s’en explique.

Cette campagne lancée il y a un mois dans les collèges bafouille, non ?

Je suis d’accord sur le constat que l’accueil et le succès de cette campagne s’annoncent très mitigés dans les collèges. Les premiers indicateurs dans ma région de Bourgogne-Franche-Comté semblent de même ordre que ceux, moyens, dans la région Aquitaine, avec de grandes disparités selon les établissements – le lien avec l’origine sociale des enfants restant à étudier car il est important. Comment dès lors l’expliquer ? D’abord, il faut préciser que les établissements privés sous contrat, qui scolarisent de nombreux collégiens dans certaines régions de France, devaient être “volontaires” pour la mise en place de la campagne de vaccination dans leurs locaux, alors que les collèges publics sont intégrés de facto, par défaut, dans le dispositif. Or ils ont montré une mauvaise volonté à la proposition.