(Québec) Selon une enquête de l’Autorité des marchés publics (AMP), des inspections déficientes et une mauvaise identification des besoins de la part du ministère des Transports ont entraîné une explosion des coûts du projet de réfection du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine.
C’est ce que conclut l’Autorité des marchés publics (AMP) après son enquête sur la gestion contractuelle du ministère des Transports. L’AMP a examiné l’entretien de plusieurs ouvrages majeurs, tels que le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine et les ponts Papineau-Leblanc, de l’Île-aux-Tourtes et Pierre-Laporte.
L’AMP a constaté plusieurs lacunes dans la gestion contractuelle, notamment :
- Une planification déficiente des travaux d’entretien
- Un manque de suivi des rapports d’experts pour assurer la pérennité des infrastructures
- Une gestion réactive plutôt que proactive, ce qui entraîne des contrats de gré à gré d’urgence plus coûteux
- Une surveillance insuffisante de l’exécution des travaux
Selon l’AMP, ces lacunes font que le ministère ne procède pas aux travaux nécessaires en temps opportun, ce qui entraîne une mauvaise planification et une gestion inadaptée des infrastructures.
En raison de l’absence d’inspections adéquates et d’un entretien régulier, le gouvernement du Québec a dû attribuer des contrats sans appel d’offres en urgence. Cela a été le cas notamment pour les ponts Papineau-Leblanc et Pierre-Laporte, où des problèmes d’entretien ont été identifiés. Dans le cas du pont de l’Île-aux-Tourtes, le ministère a également sous-estimé la quantité de mortier nécessaire.
Le cas du tunnel
En août 2022, le gouvernement Legault a annoncé que la structure du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine était beaucoup plus détériorée que prévu, ce qui a entraîné une explosion des coûts du projet. Selon l’AMP, des inspections adéquates auraient pu identifier ces problèmes plus tôt. De plus, le ministère n’a pas effectué de tests préalables pour guider ses choix de matériaux, ce qui s’est révélé inadéquat. Un banc d’essai a été réalisé après le début des travaux, ce qui était trop tard selon l’AMP.
L’AMP estime qu’une meilleure identification des besoins aurait permis une meilleure planification des travaux, des économies considérables et une meilleure gestion des fonds publics. Dans le cadre de son examen, l’AMP a analysé plus de 2500 contrats et a rencontré plus de 200 intervenants, y compris des représentants du ministère des Transports, des entrepreneurs, des gestionnaires et des ingénieurs.