La Mauvaise Habitude : Un roman sur l’enfance et l’identité de genre dans le quartier San Blas, Madrid

Recherchez San Blas sur une carte. Vous trouverez un quartier en forme de tomahawk ou de pistolet, à l’est de Madrid, de l’autre côté du M-30, “le périphérique” de la capitale espagnole. Zoomez, et vous reconnaîtrez peut-être l'”enfilade d’immeubles en briques rouges sur trois étages avec des escaliers extérieurs en béton”, ponctuée çà et là de terrains vagues encombrés de déchets, de “seringues et de matériaux de construction inutilisables”. C’est dans ce projet d’habitation franquiste des années 1950, peuplé de familles ouvrières, de bars interlopes et de vendeurs ambulants, que naît la narratrice de La Mauvaise Habitude.

A 5 ans, cette petite fille coincée dans un corps de garçon aime se maquiller en cachette, danser sur les chansons de Bonnie Tyler et respirer les parfums bon marché que les prostituées altières de sa rue laissent flotter dans leur sillage. Elles sont nombreuses. Mais dans cet environnement populaire et machiste, elles semblent avoir seulement deux types de destins possibles: faire le ménage ou le trottoir. Pour les femmes trans, la première option est plus rare.