Des algorithmes qui limitent l’humour
Les organisations de défense des dessinateurs de presse soulignent que l’autopublication sur les réseaux sociaux n’est pas toujours possible en raison d’une modération du contenu qui restreint la satire, lorsque les algorithmes ne suppriment pas complètement ce type de contenu. De plus, ajoutent-elles, dans de nombreuses régions du monde, les dessinateurs qui agissent de la sorte s’exposent à des poursuites en vertu des lois sur la communication numérique et la cybercriminalité, ainsi qu’au harcèlement de trolls motivés par des considérations politiques.
Cartooning for Peace et Cartoonists Rights citent notamment les cas des dessinateurs malaisiens Zunar et Fahmi Reza, qui ont fait l’objet d’enquêtes policières. En Bolivie, Abecor a également été visé à plusieurs reprises par un harcèlement massif de comptes anonymes qui a contribué à la fermeture de son journal.
Une augmentation importante du nombre d’alertes
Ainsi, les plateformes doivent s’assurer que des personnes capables de reconnaître la satire soient en charge de la modération des dessins. Cela permettrait de garantir que les dessinateurs ne soient pas considérés comme porteurs de discours de haine et ne fassent pas l’objet de campagnes de harcèlement à visée politique, préconisent les deux ONG.
Elles expliquent que certains comptes sont parfois suspendus pour nudité, obscénité, propagation de la haine ou violation des conditions générales d’utilisation, comme cela a été le cas l’année dernière pour l’Américain Clay Jones après avoir publié des caricatures sur le racisme.
Les deux organisations appellent plus généralement à protéger la liberté d’expression des dessinateurs de presse, face à une augmentation importante du nombre d’alertes consécutives à la crise du Covid et à la guerre en Ukraine.
Le président de Cartooning for Peace, Kak, déclare que “l’étau se resserre dangereusement en Russie et en Inde”.
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