Interprétée par Emmanuelle Bercot dans “L’abbé Pierre, une vie de combats” de Frédéric Tellier, au cinéma, Lucie Coutaz est un personnage inconnu du grand public. Paris Match a rencontré Laurent Desmars, président d’honneur de la fondation Abbé Pierre, témoin de leur relation.
Sans Lucie, Emmaüs n’aurait jamais existé. Dans l’enquête menée par Fabrice Leclerc, Laurent Desmars, président d’honneur de la fondation Abbé Pierre, qui a également été, durant huit ans, le secrétaire personnel de l’ecclésiastique, se confie : “Sans Lucie, Emmaüs n’aurait jamais existé. Ou, en tout cas, n’aurait pas connu un tel retentissement et une telle longévité.”
Lucie Coutaz, femme militante de gauche, fervente catholique, miraculée, assistante parlementaire, administratrice, admiratrice et protectrice aussi, parfois jusqu’à l’excès, d’un homme dont elle aura suivi, et parfois tracé, les pas, est aujourd’hui dans la lumière des projecteurs, interprétée à l’écran par Emmanuelle Bercot dans “L’abbé Pierre, une vie de combats” de Frédéric Tellier.
“C’est l’abbé Pierre qui, dans un hommage posthume, a le mieux résumé ce qu’elle représentait, souligne l’actrice qui, transfigurée, incarne dans le film une Lucie Coutaz saisissante. Il a dit d’elle : “Faite pour commander, qui plus qu’elle a tout fait au quotidien pour être une servante ?”
“Elle pouvait faire peur”
“Elle était souvent dépassée par ses envolées lyriques ou ses projets forcément grandiloquents, parfois même dangereux, se souvient Laurent Desmars. Elle pouvait même lui faire peur parfois. Mais elle y allait à chaque fois pour qu’il ne se casse pas la figure. C’était une des rares qui savait lui dire non, qui osait taper du poing sur la table. Une des rares qu’il écoutait vraiment. Elle a dit un jour que ce qui s’est fait à Emmaüs l’a souvent été contre son avis… Mais toujours avec son concours.”
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