La crise de l’itinérance chez les anciens combattants : un regard sur Ottawa

La crise de l’itinérance chez les anciens combattants : un regard sur Ottawa

Alan Mulawyshyn a été frappé par l’âge des anciens combattants sans abri à Ottawa. Il est le directeur adjoint de Veterans’ House Canada, une organisation qui se consacre au logement des anciens militaires. “L’âge moyen de nos locataires est de 58 ans”, mentionne-t-il. Certains ont même plus de 70 ans. Il souligne que certains d’entre eux vivaient dans la rue ou étaient sur le point de devenir itinérants avant de déménager dans un immeuble de 40 appartements spécialement conçu pour eux, le premier du genre au pays. L’édifice Andy Carswell de Veterans’ House Canada a ouvert ses portes en 2021 et offre non seulement des loyers abordables, mais aussi un accompagnement social, un soutien psychologique et de nombreuses activités de groupe pour recréer un esprit de camaraderie. Certains locataires cherchent à traiter une dépendance à l’alcool ou à la drogue.

Alan Mulawyshyn affirme que la liste d’attente pour ces logements ne cesse de s’allonger et que la crise du logement n’épargne pas les anciens combattants. Moins de 2000 anciens combattants ont déclaré être sans abri depuis 2014, mais un rapport récent indique que leur nombre pourrait varier entre 2400 et 10 000. Alan Mulawyshyn explique que ces anciens combattants sont plus indépendants et ont moins confiance dans les institutions, ce qui les amène à dormir chez des amis, dans des camps ou dans leur voiture, augmentant ainsi leur risque de devenir sans abri.

Un ancien combattant, Bill Beaton, a vécu dans des refuges pour sans-abri pendant des années avant de pouvoir obtenir un logement subventionné. Il a été surpris de découvrir qu’il avait droit à certains services gouvernementaux après avoir quitté l’armée. La transition vers la vie civile a été difficile pour lui, car il n’avait qu’une neuvième année. Après avoir suivi une formation en vente et avoir alterné entre plusieurs emplois, il s’est retrouvé sans emploi et a fini par retourner dans la rue. Selon le député conservateur albertain Blake Richards, le gouvernement ne valorise pas suffisamment les anciens combattants. En 2019, une motion adoptée à l’unanimité visait à mettre fin à l’itinérance chez les anciens combattants d’ici 2025. Un rapport déposé à la Chambre des communes indique qu’il s’agit d’un problème qui pourrait être éliminé en quelques années si le gouvernement adoptait une stratégie concertée.

L’immeuble Andy Carswell de Veterans’ House Canada a coûté 11,5 millions de dollars et a été financé en partie par des collectes de fonds et par le gouvernement de l’Ontario. La ville de London, en Ontario, a réussi à mettre fin à l’itinérance chez les anciens combattants en 2021 en les identifiant et en les dirigeant vers les services auxquels ils ont droit. Bien que les femmes représentent 16,2 % des anciens combattants, elles représentent 30 % des vétérans sans abri.

Andy Carswell, pilote de bombardier pendant la Seconde Guerre mondiale, est décédé à l’âge de 98 ans en 2021. En tant que fonctionnaire, il a contribué à la création du Bureau de la sécurité des transports du Canada. Son fils est l’un des principaux donateurs de Veterans’ House.

En 2021, il y avait 461 240 anciens combattants au Canada.

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