“Avec le son de l’époque, je m’étais beaucoup trop éloigné de ce qui me définissait réellement musicalement.” – LUKAS STAUDINGER (WE LOVE SILENCE) dans l’interview de mica – mica

“Avec le son de l’époque, je m’étais beaucoup trop éloigné de ce qui me définissait réellement musicalement.” – LUKAS STAUDINGER (WE LOVE SILENCE) dans l’interview de mica – mica

2023-11-10 11:00:00

L’auteur-compositeur LUKAS STAUDINGER a en fait connu un certain succès avec son projet WE LOVE SILENCE il y a quelques années. Sa musique a reçu un accueil toujours positif et la tournée de soutien au célèbre auteur-compositeur AVEC a particulièrement attiré l’attention sur lui. Après cette tournée qui a eu lieu en 2018, c’était pour le moment terminé. D’une manière ou d’une autre, cela ne semblait plus correspondre, en particulier LUKAS STAUDINGER ne pouvait rien faire avec la direction musicale dans laquelle WE LOVE SILENCE se développait. Il se retira avec résignation. Avec son nouvel EP « Forever Sky », l’auteur-compositeur sensible peut désormais être réentendu après des années de silence. Dans une interview avec Michael Ternai, le natif de Haute-Autriche raconte le gouffre profond dans lequel l’évolution musicale de l’époque l’a poussé, comment il a réussi à s’en sortir et combien il est important de rester soi-même.

Votre dernier EP est sorti en 2018. Pourquoi a-t-il fallu près de cinq ans pour en créer un nouveau ?

Luc Staudinger : On pourrait dire qu’une crise personnelle m’a arrêté. En novembre 2018 j’étais là comme support AVEC en tournée pour promouvoir mon nouvel EP. Pour moi, l’EP marque une tentative d’aller dans une direction musicale légèrement différente, à savoir davantage vers l’électronique. Si j’avais été sur scène avec un groupe de sept musiciens à l’époque, l’exécution de la musique aurait certainement été excellente. Mais comme ce n’était pas le cas, j’ai été obligé de faire quelques compromis. Entre autres choses, je suis passé de la guitare acoustique à la guitare électrique, ce qui était inhabituel pour moi. Au milieu de la tournée, j’ai réalisé que même si ce que nous faisions était cool, je n’étais pas vraiment intéressé. J’avais le sentiment que le son de l’époque m’éloignait trop de ce qui me définissait réellement musicalement. Rétrospectivement, cela a été un véritable revers dont je n’ai pas pu me remettre longtemps. J’avais l’impression de m’être trahi et d’avoir trop écouté les opinions des autres. Je ne suis pas sorti de ce trou pendant un moment.

« J’ai réalisé que mes capacités créatives reprenaient vie. »

Alors, qu’est-ce qui vous a aidé à sortir de ce trou et comment est-ce arrivé ?

Luc Staudinger : En gros, tout a commencé avec la chanson « Five Stars », qui est aussi le premier single de mon EP. C’est la première chanson que j’ai écrite après une longue période de sécheresse. Cela s’est produit pendant la pandémie, alors que, comme beaucoup d’autres, j’avais beaucoup de temps libre. J’ai profité de ce temps pour écrire de nouvelles chansons et essayer beaucoup de choses. Avant de m’en rendre compte, j’ai soudainement eu dix à vingt nouvelles chansons. J’ai réalisé que mes capacités créatives reprenaient vie. D’une manière ou d’une autre, ma confiance en mes capacités est revenue.

Pendant cette période, un projet de chansons pour enfants que j’ai commencé parallèlement à mes études m’a certainement aidé. A travers ce projet, la joie de faire de la musique est revenue de plus en plus. C’est cette façon libre de faire de la musique, sans aucune contrainte ni attente, qui m’a procuré beaucoup de joie.

Finalement, le sentiment grandissait de jour en jour qu’il était temps de sortir à nouveau. Toutes ces expériences m’ont donné l’envie de monter sur scène et de rejouer des concerts. L’accueil très positif suscité par mes premières performances au printemps a montré que j’étais sur la bonne voie. C’était vraiment bien pour moi psychologiquement. C’était juste important pour moi de faire ce que j’aime tant.

Votre musique représente un ton calme et minimaliste qui offre beaucoup d’espace. Dans quelle mesure renouez-vous avec l’époque d’avant 2015 avec votre nouvel EP ?

Image Lukas Staudinger
Lukas Staudinger (c) Veronika Sterrer

Luc Staudinger : J’en fais certainement un peu. Ces dernières années, j’ai réalisé que ce son calme était mon style. Cette profondeur et ce silence ont aussi pour moi un certain niveau spirituel. La pop bruyante et ouvertement produite, qui peut bien sûr aussi être géniale, n’est tout simplement pas mon truc. Cela ne reflète tout simplement pas moi et mon personnage. Ma musique est profonde et exprime une certaine connexion avec moi-même et un ancrage. J’ai essayé de mettre en œuvre exactement ces aspects sur l’EP, ce qui n’a pas toujours été facile. Mais je suis actuellement en train de retrouver de plus en plus ce son que je soutiens pleinement.

Quelles sont vos inspirations musicales ? Quelle musique vous a amené à votre style ? J’ai lu que la musique classique a aussi une grande influence sur toi.

Luc Staudinger : Ce qui est drôle, c’est que je n’ai vraiment commencé la musique que très tard, même si la musique a toujours été très importante dans ma famille. Nous avons vraiment chanté souvent et beaucoup. Mais dans mon enfance et mon adolescence, le sport a encore plus déterminé ma vie. J’ai fait du judo de 8 à 21 ans et presque à un niveau compétitif. Je n’ai commencé à jouer de la guitare qu’à l’âge de 19 ans, alors que j’étais en route pour le lycée. Plus tard, lors de mon service communautaire, j’ai essayé de l’apprendre du mieux que j’ai pu. Après avoir déménagé à Vienne, j’ai également rejoint une chorale.

À un moment donné, je suis tombé sur le choral de Bach “Komm, o Tod, du Schlafes Bruder” à travers le livre et le film “Schlaffes Bruder” et à partir de ce moment-là, j’en suis devenu totalement accro. Avec la musique de Bach j’ai aussi découvert la guitare classique. Des groupes comme Radiohead et Pink Floyd, que j’ai découvert grâce à mon père, ont également eu une grande influence sur moi.

Une marque de fabrique de votre musique est votre voix. Quand avez-vous réalisé que votre voix avait ces qualités ?

Luc Staudinger : Après avoir déménagé à Vienne, j’ai rapidement chanté dans une chorale, ce que j’avais toujours voulu faire. J’ai également commencé à prendre des cours de chant, d’abord avec un étudiant de jazz puis avec un chef de chœur coréen, auprès duquel j’ai reçu des cours de chant classique. En 2012, j’ai chanté lors d’un concert cappella entre amis, où j’ai senti pour la première fois que je pouvais toucher les gens avec ma voix. Ce fut une expérience très particulière qui m’a finalement motivé à continuer dans cette direction, ce que j’ai fait. Pendant cette période, j’ai également écrit les premières chansons de mes débuts.

Vous touchez définitivement les gens avec votre musique et votre voix. Était-ce quelque chose dont vous étiez au courant auparavant ?

Luc Staudinger : Sans vouloir paraître arrogant, j’avais en quelque sorte le sentiment que je pouvais plaire aux gens. C’est tout simplement parce que j’ai vécu cela encore et encore en petits cercles. J’ai reçu beaucoup de retours positifs sur ma musique de la part des gens autour de moi. J’ai réalisé que ma musique avait le potentiel de toucher les gens.

Lorsque vous êtes assis en face de vous, vous ressemblez exactement à votre musique : calme, réfléchi, réservé et pourtant aussi émotif. Dans quelle mesure votre musique vous reflète-t-elle réellement ?

Luc Staudinger : Je peux aussi parler plus fort, ce qui est parfois nécessaire dans mon métier car je suis assistante sociale dans une école. Mais cette réaction n’est pas vraiment mon principal moteur. Surtout sur scène, je suis moi-même, je ne incarne pas un personnage en particulier, même si je dois encore apprendre à en être un. Au fond, je ne veux pas trop faire semblant. En éducation sociale, c’est comme en musique : on est plus authentique quand on est soi-même. Si vous faites trop semblant, les gens le remarqueront immédiatement. Cette prise de conscience m’a également fait dire que je n’avais pas besoin d’essayer d’imiter Radiohead en tête-à-tête. Ils existent déjà. Je m’appelle Lukas Staudinger et je fais ce que je fais.

Quels sujets abordez-vous dans vos textes ?

Luc Staudinger : Ce sont des sujets très personnels. La chanson « Five Stars », par exemple, traite du sentiment d’être constamment jugé par les autres et donc de commencer à écouter les opinions des autres. « Together » est une chanson d’amour qui ne dérive pas vers l’amour mélancolique, mais vers l’amour affirmatif. La chanson parle de confiance et d’une vision partagée. Les chansons sont donc très étroitement liées à moi, à mes sentiments et à mes expériences.

Merci beaucoup pour l’interview.

Michael Ternaï

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